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foule aux pieds les uns et les écrase, il lance en l’air les autres ou les perce de coups. Brûlé par la poudre, écorché par le fer et lacéré par les dogues, il jette autour de lui l’épouvante et la mort. S’il devient trop dangereux, un toréador armé de la demi-lune, faux emmanchée sur une longue perche, le frappe par derrière, tandis qu’il présente la tête aux chiens. Ses jarrets sont tranchés ; il tombe, se relève, marchant sur les moignons de ses membres, effrayant dans les angoisses de son agonie, et ne pouvant mourir. M. Théophile Gautier s’écriait, en assistant il cette scène : « Ce n’est plus un combat, mais une boucherie dégoûtante. » Enfin un coup de stylet termine le supplice, au milieu d’une mare de sang.

Lorsqu’en 1861, le journal de la Gironde annonça qu’il était question d’organiser des courses de taureaux à la Bastide, où devait être construit un cirque assez spacieux pour contenir huit à dix mille spectateurs, la Société protectrice fit remettre au préfet de la Gironde une requête invoquant son autorité pour qu’il voulût bien s’opposer à l’entreprise.

De cette lettre à laquelle un gracieux accueil a été fait par l’honorable M. de Mentque, qui a