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chaque année, à des accidents mortels ; beaucoup d’hommes de cœur et de progrès, parmi lesquels je citerai avec sympathie MM. Henri Tartière et de Sausse-Villiers, demandent au nom de la civilisation et de l’adoucissement des mœurs qu’on y substitue d’autres exercices ayant aussi l’avantage de développer l’énergie et l’adresse de nos populations méridionales, des jeux sans tortures pour les animaux et sans causes de deuil pour les familles.

En 1853, un souffle impur franchit les Pyrénées ; il s’abattit sur nos frontières, apportant le vertige et la soif du carnage. Une première course à la mode espagnole fut donnée à Saint-Esprit-Bayonne. Pendant trois jours, ces fêtes tauromachiques, installées dans une enceinte découverte et construite en charpente grossière, attirèrent une affluence énorme de spectateurs. Elles furent brillantes ; mais il y manquait encore les hommes à cheval qui, la lance au poing, provoquent et blessent le taureau.

Sur cette même place, d’autres courses se succédèrent bientôt, avec tout l’appareil et dans tous les détails d’une course complète. Cuchares, célèbre dans la Péninsule, y donna des représentations qui durèrent trois jours. Trente-