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classes, qui vont jusqu’à se passionner d’amour pour ces hommes, pour des égorgeurs, presque tous d’une basse origine. Les auteurs qui citent ce trait de mœurs ajoutent : « Ce sont ordinairement des bouchers qui embrassent le périlleux métier de toreros[1]. Les Grands d’Espagne, assure-t-on, leur font de magnifiques présents. Aux funérailles du fameux Montes, leurs carrosses suivaient le pompeux cortège.

On lit dans le Journal des Débats du 6 avril 1853, que les obsèques de Chiclanero, mort quelques jours auparavant, furent magnifiques. « Pendant deux jours, le cercueil renfermant ses restes mortels fut exposé en public, dans l’église de Saint-Sébastien. Le char funèbre était attelé de six chevaux et suivi de cent cinquante-deux équipages, parmi lesquels on remarquait celui du gouverneur civil de Madrid, et de plusieurs grands personnages. Après ces

  1. « Ce qui n’était autrefois qu’un passe-temps pour la noblesse est devenu aujourd’hui, dit M. Oduaga-Zolarde une profession à laquelle ne se consacrent que des hommes sortis des rangs du peuple. » Pepehillo, dans sa jeunesse, était apprenti cordonnier ; Costillares fut, comme ses parents, employé dans l’abattoir de Séville.