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à terre. Il retourne au combat ; le taureau fond sur lui ; en vain jette-t-il la muletta en drap rouge : l’animal n’y fait pas attention et le suit : el Relogero a saisi la barrière et va la franchir en lançant son épée au mufle du taureau ; l’épée rebondit sur le front de la bête, et par une étrange fatalité, elle vient frapper le pauvre toreador au mollet, qu’elle coupe jusqu’à l’os.

« Le sang coule à flots de l’artère ouverte : on emporte le malheureux. Alors on emploie la demi-lune ; elle tranche les deux jambes de derrière du taureau ; mais, debout encore sur ses tronçons, l’animal paraît si redoutable, que personne n’ose l’approcher : la demi-lune agit de nouveau et lui coupe une jambe de devant ; alors la bête tombe et un valet vient l’achever d’un coup de stylet dans la nuque.

« Le public n’était pas satisfait et demandait la suite du spectacle. L’autorité a été obligée de faire rendre les billets pour la prochaine représentation. »

Le journal le Temps, du 13 août 1867, rapporte qu’à Victoria la course a été complète ; car outre les chevaux éventrés et les taureaux égorgés, il y a eu un banderillero frappé de