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trêve : des milliers de mains frémissantes d’indignation s’offriraient pour le frapper à mort[1].

« Certains taureaux de Navarre, ardents à la poursuite, versent des larmes de désespoir, lorsque, vers la fin du combat, ils ont cru atteindre le matador, et que celui-ci leur échappe en les perçant de son épée. Quand ils se sentent frappés à mort, loin de chercher une place pour s’y coucher, comme font les autres taureaux, raidissant leurs membres, ils luttent jusqu’au dernier souffle, qu’ils exhalent debout et ne tombent qu’à l’état de cadavres[2]. »

À Saint-Sébastien, à quelques lieues de la frontière de France, on a donné, le 15 août 1862, deux combats à la fois. On avait partagé l’arène par moitié, au moyen d’une double cloison en planches, ménageant entre les deux clô-

  1. « Le dernier taureau de chacune de ces fêtes, écrivait Swinburne, en 1776, est embolado, c’est-à-dire que ses cornes sont enveloppées ; alors on laisse entrer toute la populace dans l’arène, avec des bâtons dans les mains, pour apprendre le métier de toreador, pour assommer le taureau, ou pour être eux-mêmes jetés en l’air ou tués par lui. » — Voyage, page 435.
  2. Oduaga Zolarde, Les Courses de taureaux expliquées, 1854, p. 127.