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n’auroient pas cru avoir aucun bonheur, si elles avoient manqué à les solemniser. »

Le goût des Espagnols pour ces jeux cruels est tellement développé, qu’il a malheureusement toutes les proportions d’une passion nationale. Les enfants y jouent au taureau, comme ils jouent, en France, au soldat[1].

Dans la moindre ville on trouve un amphithéâtre — Plaza de toros — plus ou moins remarquable, mais toujours dans de vastes proportions. « Le seul grand monument moderne que j’aie rencontré s’élevant en Espagne, m’écrivait, en 1859, M. Blatin (Mazelhier) est un immense cirque à Valence » où l’entreprise est faite aux frais et au profit des hospices de la ville. Les larges assises de pierres de taille, les épaisses murailles en brique de ce splendide amphithéâtre, semblent, dit le docteur Fée, présenter comme devant être éternels les jeux auxquels son enceinte est réservée.

Quelques-unes de ces places aux taureaux peuvent contenir plus de vingt mille personnes.

  1. « Le spectacle des taureaux fait la joie des enfants et la jubilation des vieillards », écrivait Pepe Hillo, torero fameux, qui a publié un Traité sur son art.