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KARDI-KAS

Kéar, s. f., logis, village, bourg, mbr. caer, corn. et cymr. caer (cf. ir. et gael. cathair). Empr. lat. castra, nt. pl. > fm. sg.

Kéaz, adj., malheureux, pauvre, cher[1], mbr. quaez « captif », corn. cait-es « servante », cymr. caeth « esclave », vir. cacht id., d’où gael. cachd-an « affliction », gaul. latinisé -captos à la fin d’un n. pr., lat. cap-tu-s ppe passé de rac. KÄP, cf. al. haf-t « prise », -haft (suff.) « doué de » (étymologiquement « pris de > susceptible »), etc. V. sous kaout[2].

Kébr, s. m., chevron (aussi quibr V.), corn. keber, cymr. ceibr, vbr. pl. cepriou. Empr. bas- lat. caprio, dér. de capra « chèvre ».

Kéded, kédez[3], s. f., équinoxe : exactement « égale durée » [du jour et de la nuit] : dér. de 1 keit. V. ce mot.

Kééla, vb., rechercher ardemment, adorer : dér. de kéél, forme ancienne de 1 kél[4]. V. ce mot, mais cf. Gloss. Ern., p. 531.

Kéf, s. m., tronc, mbr. gueff, cymr. cyff. Empr. lat. cippm.

Kéfalen, s. f., soupe, ragoût : exactement « contenant du sel, assaisonné ». V. sous *ke- et holen ou c’hoalen.

Kéfélek, s. m., bécasse : dér. de *kéfél[5]. V. sous *ke- et ell.

1 Kéfer, s. m., arpent[6], bois du soc de la charrue : composé du préf. *ke- et du radical de arat. V. ces mots.

2 Kéfer, s. m., opposition, comparaison, proportion, cymr. cyfer id., vir. comair, « pour, contre » : soit donc un celt. *com-are prép. impliquant juxtaposition conjointe. V. sous *ke- et ar-.

Kéfilin, s. m. (aussi kéfélin), partie du bras attenante au coude (du coude à l’épaule ou du coude au poignet) : préf. *ke- et ilin.

Kéfiniaût, s. m., cousin au 4« degré : dér. de mbr. queffîn = cymr. cyffin « contiguïté ». Empr. lat. confînium v contiguïté ».

Kéfleûé, adj. f., [vache] pleine. V. sous *Are- et leûé, et cf. kénep.

Kéflwak, s. m., agitation, trouble. V. sous *ke- et luska.

Kafn, s. m., dos, cymr. cefn id., gaul. Cebenna n. pr. « les Cévennes » : aucun équivalent sûr en dehors du celtique.

  1. Ce dernier sens provenu de commisération affectueuse.
  2. Four le sens comparer lat. captivus > fr. chétif.
  3. L’étymologie populaire a naturellement préféré cette seconde finale, où elle a eu l’illusion de retrouver le mot deiz.
  4. Exactement « s’engouer de… comme d’une nouveauté ». — Selon Gloss. Ern. ce serait *ko-selg-, soit « poursuivre ensemble, avec effort ». V. le préf. sous *ke- et la rac. sous émolc’hi.
  5. Le long bec de l’oiseau étant comparé à un ergot.
  6. Cymr. cyf-air « ce qu’on laboure » [en un jour].