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BOURBMLL-BRAK

Bourbell, adj., qui a de gros yeux à fleur de tête. — Étym. inc.[1].

Bourboulla, vb., fouir du groin. Onomatopée, et cf. fr. bourbe, barboter, etc., et br. bourbouten.

Bourbounen, s. f., pustule. Empr. fr. altéré bubon.

Bourbouten, s. f., blaireau. V. sous bourboulla.

Bourd, s. m., tromperie, farce. Empr. fr. bourde.

Bourc’h, s. f., bourg. Empr. fr. bourg[2] (de l’al. burg).

Bourr, bourré (V.), adj., mal cuit. Empr. fr. bourru « grossier ».

Bourra (C.), vb., s’accoutumer : variante de boaza.

Bout (V.), vb., être, corn. bos, cymr. bot, ir. buith, etc. : d’un celt. *bu-tile fait d’être », sk. bha-ti « prospérité », gr. φύσις (phusis) « nature » (lat. fuit « il fut » ), lit. bâti et vsl. byti « être », nom verbal dér. de rac. BHU[3]. Cf. béza.

Bouta, vb., pourrir, rancir : dér. d’une variante altérée[4] de put.

Boutek, s. m., hotte. Empr. fr. boutique (de colporteur).

Boutin, adj., banal, mbr. butin « profit »[5]. Empr. fr. butin.

Bouzar, adj., sourd, corn. bodhar, cymr. byddar, gael. bodhar, vir. bodar id. : d’un celt. *bodaro-, dont Punique corrélatif connu est sk. badhirâ id.

Bouzellen, s. f., boyau : dér. de m bouzel (pl.bouzellou). Empr. fr. tr. ancien *bodel, du bas-lat. botellus, « boudin, saucisse ».

Bôz, s. f., creux de la main, gael. bas « paume », vir. bass et boss, d’un celt. *boatà y cf. gr. ἀ-γοστ-ό-ς (a-gost-os) ; (et βαστ-άζω (bast-azô) ?).

Bôzen, s. f., œil-de-bœuf (fausse camomille) : dér. de *6ô*, et cf. vir. bas « bœuf » = celt. *bouz%o-, V. sous buc’h.

Brabraô, s. m., jouet : terme enfantin formé par réduplication de braô.

Braé, s. f., broie à teiller : se rattache, directement ou par emprunt à la nombreuse famille des mots en *bhr-qui signifient « briser », tels que lat. frang-ere (fràc-tus) et got. brik-an (ag. io break, al. brechen), cf. fr. broyer et briser, cymr. brau « fragile », ir. com-brug-ad « briser ». V. aussi berr et î brézel.

  1. Cf. le Gloss. Ern. s. vv. bourbell et dispourbellet.
  2. Mais cymr. bwrch « rempart » vient de l’ags. burg.
  3. C’est ce même bout > coût > out qui forme le suff. apparent de tous les infinitifs en —out. Cf. anaout et anaoudek. — Observer qu’en letto-slave le suff. n’est pas exactement —ti-, mais —tsuivi d’une finale de datif primitif (Saussure).
  4. Peut-être par euphémisme, d’après mbr. boutqff’em^r. fr. o bouter » > bounta.
  5. Par la filière « profit — profit commun — commun » [à toute la bourgade ou la population].