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ASTEL-ATÔ

Astel, s. f., demi-boisseau, cf. cymr. hestawr et fr. setier. Empr. lat. sextarius, mais altéré de forme et de genre sous l’influence d’un autre mot astel « éclat de bois », qui lui aussi est un empr. lat. (astilla dimin. de astula[1], fr. attelle).

Astenn, s. m., rallonge, cf. cymr. estyn « étendre » : préf. as- et tenn.

Astizein (V.), vb., exciter, intercéder : dér. de l’empr. fr. ancien hastise « précipitation ». Cf. hast et atiz.

Astô, s. m., variante assimilée de asdô. V. ce mot.

Astomma, vb., réchauffer. V. sous as- et tomm.

Astud, adj., chétif. Empr. lat. astatus « rusé »[2].

Astuz, s. m., vermine qui pique, corn. stut « moustique », vbr. arstud « pointe », cf. cymr. cy-studd « componction ». La rac, avec ou sans préfixes, est STUD TUD, « piquer, frapper », ici sous la forme fléchie STOUD : sk. tud-âti « il frappe », lat. tund-ere, tu-tud-i « j’ai heurté », got. staut-an, « heurter, pousser », al. stossen. Cf. 1 tonn.

Asverk, s. m., contremarque. V. sous as- et merk.

Asvôger, s. f., contre-mur. V. sous as- et môger.

At, s. m., variante de âd = hâd. V. ce dernier mot[3].

Atahin (V.), s. m., querelle : contamination probable de deux emprunts français attaquer et taquiner.

Ataô, adv., toujours, continuellement. — Étym. inc. [4].

Atersein (V.), vb., s’informer. Empr. fr. altéré (s’)adresser[5].

Atil, s. m., terre en rapport : abrégé de douar atil, fr. *terre d’atil « terrain aménagé ». Empr. fr. ancien atillié « [terrain] aménagé, mis en culture, terre chaude ». — Ern.

Atiz, s. m., avis, instigation. Empr. fr. ancien hatize « précipitation ». Cf. astizein.

Atô, adv., variante de ataô. V. ce mot et la note.

  1. Tous deux diminutifs de hasta « hampe ». Cf. askleûden.
  2. La filière des sens est fort curieuse : « rusé — qui emploie la ruse — qui n’a que la ressource de la ruse pour déjouer la force d’autrui — faible, chétif ».
  3. D’une manière générale, on cherchera sous h les mots qu’on ne trouvera pas sous voyelle initiale, et avec t les mots qu’on ne trouvera pas avec d, ou réciproquement.
  4. Peut-être la vraie forme serait-elle atô t abstrait d’une locution fr. anc. a toz eolps « à tous coups ». Il ne semble pas que le cymr. etto soit apparenté ; car il signifie (4 encore, encore une fois, toutefois », mais non « toujours ».
  5. La métathèse était déjà opérée en fr. patoisé ; le Bas-Maine a aders « adresse » et radersé « redresser » Suppl. Dn.