uiseag. Ces formes difficiles ne se superposent à aucune primitive connue, ni même entre elles[1] : plusieurs laissent entrevoir une onomatopée du chant et de l’essor de l’alouette, modifiée peut-être en breton, soit par l’influence du gaulois-latin alauda (d’où fr. aloue et alouette), soit encore par celle d’un mot conjectural *alc’houered, venu par métathèse de *aouc’helred, qui serait le lat. avis galeritus « alouette huppée ». Cf. kabellek et kogennek.
Alc’houez, s. f., clef, corn. alwedh et alwhedh, cymr. allwedd. Mot difficile : on peut le supposer abstrait[2] d’un vb. latin corrompu *alcavidàre (mbr. alhuezaff, br. alc’houéza) « fermer à clef », lequel serait issu par métathèse d’un bas-lat. *aclavidàre, dér. de lat. clāvis « clef ». — Conj. d’Arb.
Ali, s. m., avis : abstrait du vb. mbr. aliaff, « conseiller », qui est au fond le même que aliaff, « allier, lier, engager à un parti ou à une résolution ». Empr. fr. allier.
Aliez, adv., souvent, V. sous a- et lies.
All, autre, cymr. all, gaul. allô- dans le n. pr. Allo-broges, gr. ἄλλος (allos) « autre », rac. AL. Cf. eil et brô.
Aloubi, vb., empiéter, usurper. Empr. fr. ancien rober « voler » (cf. dérober et ag. to rob), avec r accidentellement changé en l, et préf. a-.
Alouein (V.), s. m., variante de elvézen.
Alter, s. f., délire : abstrait du vb. mbr. alteraff, « altérer, gâter, corrompre » [l’intelligence]. Empr. fr. altérer.
Aluzen, s. f., aumône. Empr. bas-lat. elemosina, qui lui-même n’est autre que gr. ἐλεημοσύνη (eleêmosunê) « compassion ».
Alzourn, s. m., dissimilé pour arzourn. V. ce mot.
1 *Am-, préfixe perdu, mais encore reconnaissable en tête de plusieurs mots[3], avec le sens vague de « autour, auprès, vers », ou avec une nuance collective ou augmentative : sk. abhí, « vers, autour », gr. ἀμφὶ (amphi), lat. amb- (dans amb-īre « faire le tour de »), al. umb > um, etc. Cf. amézek, amprévan, etc.
- ↑ Chaque langue a fait subir au nom de l’oiseau diverses altérations analogiques et d’étymologie populaire, très finement analysées par Loth, Mots Latins, s. v.
- ↑ Il n’est en effet féminin qu’en breton, sans doute sous l’influence du genre du fr. clef.
- ↑ Où en principe il produit mutation douce (cf. l’article dam-), ce qui implique qu’il se terminait par une voyelle. En fait, les mots gaulois tels que Ambiàni « Amiens » indiquent une forme celt. *ambi, qui concorde avec celle des autres langues. Le cymr. am et le gael. im signifient également « autour » et ont pris en outre un sens superlatif qui contraste beaucoup avec celui de 2 am-.