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PENVESTR-PÉTOUN

Penvestr, s. m., licou : substitué à kabestr par calembour, à cause de la synonymie de kab et de penn. V. ces trois mots.

Péoc’h, s. m., paix, mbr. peuch. Empr. lat. pâx et cf. pok.

Pep, chaque, tout, corn. pup > pob, cymr. pawb, vbr. paup, vir. câch, ir. et gael. gach id. : soit un celt. *qo-qe ou *qû-qe, à peu près formé comme le lat. quis-que, c’est-à-dire contenant, à la suite d’un pronom relatif et indéfini (cf. *p-) la particule i.-e. *qe, sk. ca, gr. τε, lat. que, etc., qui insiste sur le sens indéfini.

Pér, s. m., poire. Empr. lat. pira.

Pérâk, pourquoi. V. sous 2 pé et ràk[1].

Péran (V.), s. m., quart : syncopé par dissimilation de la forme complète que montre le cymr. pedry-ran id. V. sous pèt>ar s péder et rann, et cf. lat. quadri- et quadru- en composition.

Pergen : adj., propre, pur ; adv., expressément. — Étym. inc.

Perc’hen, s. m., propriétaire, corn. perhen y cymr. perchen et perchenog, et cf. perchi « respecter » : dér. d’empr. lat. parc-ere « épargner », peut-être avec influence d’un bas-lat. *percentare « toucher le tant pour cent », et, pour le br., de l’empr. fr. aparchent « il appartient ».

Pers, adj., bleu d’azur. Empr. fr. ancien pers.

Person, s. m., curé. Empr. fr. ancien persone id.[2]

Pervez, adj., avare, corn. perfeyth et cymr. perffaith « parfait ». Empr. lat. perfectus (parfait > bien avisé[3] > économe >> avare).

Perz, s. f., part, côté. Empr. bas-lat. partis (de pars). Cf. 'parz.

Pésavad, quoi (« plaît-il ? ») : analyser pè da mâd ? « quoi pour [votre] bien ? = qu’y a-t-il pour votre service ? » V. ces trois mots.

Pésk, s. m., poisson, corn. pysc et pesc y cymr. pysg. Empr. lat. piscis.

Pet, combien : soit un celt. *qeti- ou *qeto^ cf. zd caiti « combien », lat. quot, quotus, et *cottus dans cottï-diè « chaque jour », gr. πόστος, πόσσος, πόσος, et sk. katithá « le quantième ». V. sous *p-.

Pétiz, s. m., petit ver d’appât cf. fr. (normand) pestiche id. Empr. bas-lat. *pasticius « appât », dér. depastus « pâture ». — Ern.

Pétoun, s. m., palourde : soit un empr. fr. dialectal *pétonque ( ?), pour pétoncle < lat. pectunculus « petit peigne » (nom de ce coquillage).

  1. Mot à mot « quoi auparavant ? » C’est la traduction en langue vulgaire de la formule : post hoc, ergo propter hoc.
  2. Bas-lat. persona signifie « homme de dignité ». Cf. ag. par son.
  3. Le Dict. Le Pell. donne encore ce sens pour le breton.