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OUNN-PAK

ce dernier serait dér. d’un type privatif de même sens et de même formation que gr. ἄνιπτος (aniptos) « non lavé ». Cf. 2 am- et niza.

Ounn, s. m., frêne (sg. ounnen), corn. onnen, cymr. onn, on et onen, ir. uin-seann, etc. : d’un celt. *onno-, pour. *os-no-, identique au lat. or-na-s et (à la longue radicale près) au russe jas-enï id. ; pour la syllabe radicale, cf. ag. ash, al. esche, lit. ůs-i-s.

Ounner, s. f., génisse (aussi annewer V.), mbr. annoer, cymr. anner, vbr. ender-ic « jeune taureau », vir. ainder « jeune fille »[1] : d’un celt. *andērā et *and-erā, cf. gr. ἀνθ-ηρό-ς (anth-êro-s) ; « florissant » ou ἀ-θαρσής « lascif ».

Ouz, prép., vers, contre, corn. orth, vbr. gurt, cymr. gwrtk, vir. frith-, fri et ri, ir. re, gael. ri, « vers, contre » : d’un celt. *wr-ti, cf. lat. versus (pour *vor-to-s), ag. -war-d-s (towards, etc.) et al. -wâr-t-s « dans la direction de » (vorwârts « en avant », etc.). V. la rac. sous gwerzid.

Ozac’h, s. m., mari (aussi oac’h T., oec’h V.), mbr. ozech, vir. aithech « maître de maison » : soit un celt. *otiko-[2], pour *poti-ko-, celui-ci dér. de l’i.-e. *poti-, « chef, maître, époux », sk. pâti, gr. πόσις (posis)[3], lat. potis « qui est à la tête de » (d’où pot-io-r « je dispose »), com-pos, im-pos, possum « je puis » < potis sum, etc.


P

*P- : les pronoms relatifs et conjonctions, très nombreux, qui commencent par cette lettre, correspondent à ceux qui en latin commencent par qu- et en germanique par hw[4]. Cf. pa, 2 pé, pep, pet, piou, etc.

Pa, quand, puisque, mbr. pan, cymr. pan, ir. can, etc. ; cf. lat. quan-dô, sk. ka-dâ, got. hwan, ag. when, al. wann « quand » et wenn « si » : radical celto-latin *qu-. V. sous *p-.

Pâb, s. m., pape, mbr. pab. Empr. fr.

Pabaonr, s. m., chardonneret : sobriquet, cf. pâb et aour.

Pak, s. m., paquet : cf. ag. pack. — Étym. indécise[5].

  1. Pour le rapport de sens, cf. lat. juvencus = br. iaouank.
  2. Le br. est inexplicablement altéré : on attendrait *odec’h.
  3. Et cf. gr. δεσ-πότης (des-potês) « maître de maison ».
  4. Ces mots sont presque les seuls à p initial qui soient d’origine celtique : à raison de la chute celtique du p et de la rareté de l’initiale indo-européenne q, la plupart des mots de cette partie du dictionnaire viennent d’emprunt.
  5. Le radical pak- se retrouve identique en roman, celtique et germanique, et l’on ne peut savoir auquel de ces trois domaines il a originairement appartenu.