Page:Henry - Lexique étymologique du breton moderne.djvu/229

Cette page n’a pas encore été corrigée
193
MÂB-MAL


Mâb, s. m., fils, corn. mab, cymr. mâb, vbr. map, vir. macc, ir. et gael. mac « fils » bien connu par les patronymiques : d’un celt. *mak-wo-, soit « nourrisson », dont on trouvera la rac. sous maga[1].

Mâd : adj., bon ; adv., bien ; s. m., richesse ; mbr. mat, corn. mas, cymr. mad, vir. et gael. maith > math id. : d’un celt. *ma-ti- (gaul. Matidomnus n. pr.), dont le sens originaire est « mesuré, bien composé » ; dér. de rac. MÊ « mesurer », qu’on trouvera sous amzer, ou peut-être de celle plus obscure du lat. mâ-turu-s, « mûr, à point ».

Madré, s. m., séneçon. Empr. fr. madré. V. sous baré.

Maé, s. m., mai, corn. , cymr. mai. Empr. lat. maius.

Maérounez, s. f., marraine : féminin pléonastique refait sur le mbr. mazron id., qui est empr. lat. matrôna. Cf. aussi niz et léanez.

Maga, vb., nourrir, élever, mbr. maguaff, corn. maga, cymr. mag-u id. : d’un celt. *mak-ô, « je nourris, je fais grandir », qui se rattache à la rac. MAK « grand », zd maç-anh « grandeur », gr. μαϰρ-ό-ς « large » et μῆϰ-ος largeur », lat. mag-nu-s, etc. V. aussi mâb et bagol.

Mac’ha, vb., fouler (aussi mahein V.). Empr. bas-lat. *maccâre, attesté notamment par l’espagnol macar « meurtrir ».

Mac’haña, vb., mutiler. Empr. fr. ancien mehaingnier.

Mac’homer, s. m., usurpateur : dér. d’un type *mac’hom « oppression », qui est à mac’ha ce que fr. pression est à fr. presser, c’est-à-dire dér. d’un vb. br. par un procédé emprunté au français. Cf. dalif, etc.

1 Mal, s. m., béquille, mbr. mall, cf. cymr. bagl « bâton » : contamination de l’empr. lat. baculus et du représentant de l’empr. lat. malleus (à cause du gros bout de la béquille). Cf. 1 maḷ et bélek.

2 Mal, s. f., coffre. Empr. fr. malle.

1 Maḷ, s. m., maillet. Empr. fr. ancien mail < lat. malleus.

2 Maḷ, s. m., maille. Empr. fr. maille < lat. macula.

3 Maḷ, adj., expert, savant : paraît abstrait d’une locution telle que eunn den maḷ, « un homme de maléfice, un sorcier », etc. Empr. fr. ancien malie « sortilège ». — Conj.


    [ma oud ? « ici es-tu ? > où es-tu ? » ou du sens de « que » (ma oud ? «[où est-ce] que tu es ? »). Inversement le sens de « que » se déduirait très naturellement de celui de « où » relatif. Mais à peine entrevoit-on des raisons de préférence.

  1. La curieuse expression mâb lagad « la prunelle » a son pendant en sk., kantnika « la petite fille », et en lat., pûp-illa « la petite figure » qu’on voit reflétée dans l’œil d’autrui. — Ce qui rend difficile l’étymologie par *mak-wo-, c’est que l’ir. devrait en ce cas répondre par *mach (cf. ir. ech sous ébeûl). V. sous merc’h des formations par addition d’un suff. -ko-, qui peut-être est aussi en jeu ici.