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JOLORI-LAKÉPOD

Jolori, s. m., joie, clameur de joie : aussi cholori et chalcari (T.), qui marquent les étapes de la transformation de l’empr. fr. charivari.

Joser, s. m., sébile à écrémer : comme qui dirait « un chausseur », dér. de l’empr. fr. chausse (à filtrer les liquides).

Jôt, s. f. (et dérivés), variante usuelle de jôd.

Jôtôrel, s. f., goitre : pourrait signifier par dérivation « ventrée de mâchoire » ou « gorge en ventre ». V. sons jôt et tôrad.

Jualen, s. f., judelle (oiseau) : parait une contamination d’empr. fr. et de br. duanen id. (oiseau noir). V. sous .

Juben, s. m., entremetteur de mariage, interprète : peut-être empr. fr. ancien *droujemen « truchement », dont la 1re syllabe a été supprimée comme impolie, en tant qu’elle paraissait contenir le mot drouk « mauvais »[1]; puis l’m a pu devenir b par dissimilation.


L

Lâb, s. m., hangar, mbr. lap id. : exactement « pan, appentis ». Empr. ags. laeppa > ag. lap, « pan, lambeau », al. lapp-en.

Labasken, s. f., guenille : dér. péjoratif du précédent.

Labenna, vb., babiller, médire : par dissimilation pour *blabenna, et celui-ci par emprunt d’une onomatopée très répandue, ag. to babble, hollandais babbelen, al. pappeln, fr. babiller. Cf. lanchenna.

Labéza, vb., lapider. Empr. lat. lapidare.

Labistr, s. m., congre, cf. cymr. llabwst « grand flandrin ». Empr. ag. ancien lopystre, « sauterelle, homard »[2].

Labour, s. m., travail, corn. lafur. Empr. fr. ancien.

Labouz, s. m., oiseau, mbr. lapous. Empr. lat. locusta > bas-lat. *loquusta ou ags. lopust « sauterelle ». Cf. labistr.

Lakaat, vb., mettre, poser. Empr. lat. locàre.

Lakébod, s. m., estafier,

Laképod, s. m., brigand,

cf. aussi aklépod « polisson » : contamination de halébod par le mbr. lakés « laquais » ; tous empr. fr. plus ou moins étrangement corrompus.
  1. Il va de soi que cette conjecture est très hasardée et fort peu vraisemblable. M. Lotta a appelé mon attention sur fr. juper « appeler en criant » (cf. br. oujen) et jupin « tuteur » (???). Mais qu’est-ce au juste que le premier de ces mots, et surtout le second ? De toute façon l’étymologie est désespérée.
  2. Qui a donné l’ag. actuel lobster « homard » et qui procède du lat. locusta. Cf. aussi labota et légestr.