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CHOUM-C’HOARVÉZOUT

Choum (L.), vb., variante de chomm.

Chourik (V., C), s. f., bruit de frottement. Onomatopée ?

Chugein (V.), vb., sucer : dér. d’un mot *chug = mbr. sug, « suc, jus », corn. syg-an, cymr. sug. Empr. lat. sûcus « suc », et cf. fr. sucer et br. sùn (= cheunein V.). Le tout compliqué d’onomatopée.

Chuchuer, s. m., musard, tatillon. Empr. fr. ancien *chuchilleur, « chuchotant, balbutiant » ? Ou onomatopée plaisante ?

    1. Chupen ##

Chupen, s. f., veste (aussi jupen). Empr. fr. ancien jupe (en tant que vêtement masculin).

    1. C'H ##
C'H

C’hoalen, s. m., sel : pour *hoalen, variante métathétique de haloen. V sous holen et cf. l’évolution de môger.

C’hoanen, s. f., puce, cymr. chwain pl. : paraît dér. d’une rac. SWI « disparaître » (cf. al. schwinden, etc.), de même que ag. flea et al. floh « puce » se rattachent à la rac. germ. qui signifie « s’enfuir ».

C’hoaṅt, s. m., désir, mbr. hoant, corn. whans, cymr. chwant, vir. sant, gael. sannt id. : d’un celt. *swand-ito- ppe passé de rac. SWAD « être agréable », sk. scàd-ú « doux », gr. *σϝᾱδ-ύ-ς (swâd-u-s) ἁδός (ados) ἡδύς (hêdus) id. et *σϝανδ-άν-ω (swand-an-ô) ἁνδάνω (handanô) « je plais », lat. suāvis ( *suād ui-s, cf. suādère « persuader »), germ. *swôt-i- « doux », d’où ag. sweet et al. süss, etc.[1]

C’hoar, s. f., sœur, mbr. hoar, corn. huir, cymr. chwaer, vir. siur et fiur id. : d’un celt. *swesor- identique au sk. svásā et au lat. soror, et cf. ag. sister, al. schwester, vsl. sestra. etc. (ne manque qu’au grec).

C’hoari, s. m., jeu, cymr. chwar-au « jouer » et cf. vir. fuir-ec « festin » : supposent un vb. celt. *swer-ō, « je chante, je fais du bruit, je m’amuse », etc., dér. d’une rac. SWER « bruire », sk. svár-a-ti « il bruit », lat. su-surr-u-s « murmure », got. swar-an « bruire »[2], secondairement al. schwirr-en « bruire » et schwar-m « essaim » = ag. swarm. Cf. c'hoarz.

C’hoarvézout, vb., arriver, survenir, corn. wharfos id. : avec aspiration prothétique[3]. V. sous war et béza, et cf. cymr. cy-far-fod « assemblée ».

  1. Aucun rapport dès lors avec koaṅt, mais il serait surprenant que l’étymologie populaire n’en eût pas établi.
  2. Passé au sens de « parler » ou similaire, dans ag. to an-swer « répondre » et to swear = al. schwör-en « jurer ». — Cf. toutefois cymr. gwarae « jeu ».
  3. On trouvera dans quelques-uns des mots suivants d’autres exemples du même phénomène ; cf. Eruault, Mém. Soc. Ling, X, p. 334. — Quant à la formation, on peut comparer le fr. sur-venir.