Page:Henry - Lexique étymologique du breton moderne.djvu/202

Cette page n’a pas encore été corrigée
166
HOUÉ-HUEL

« les Portes de fer » et autres noms de lieux : d’un celt. *eis-arno-, adj. de matière dér. de l’i.-e. *ais-, « airain, fer », sk. âyas, lat. aes, etc.[1].

Houé (V.), s. m., poussière, poudre. — Étym. inc.

Houc’h, s. m., porc. corn. hoch, cymr. hwch, vir. *socc > ir. suig id. : supposent un celt. *sukku-, dér. de rac. *su-, qui est le nom générique du pourceau en i.-e., sk. su-karà « sanglier », gr. ὗ-ς, lat. sū-s, ag. sow[2], al. sau, etc. Cf. la rac. SÛ sous dozvi (femelle très féconde).

Houja, vb., reculer (se dit surtout des bêtes de trait) : dér. de quelque onomatopée employée pour les faire reculer. — Conj.

Houlier, s. m., proxénète. Empr. fr. ancien holier et houlier, « débauché, courtier de débauche », d’origine très obscure.

Houpérik, s. m., huppe (oiseau) : dimin. d’un mot *houper « porteur de huppe », dér. d’empr. fr. houppe = huppe[3].

Houpez, s. m., houblon : dér. de hop emprunté au hollandais.

Houpi, vb., se hérisser (former des houppes) : dér. d’empr. fr.

1 Hû, vous : forme atone de c’houi. V. ce mot.

2 Hû, s. m., huée. Empr. fr. ancien hu id.

Huai, s. m., entrave, obstacle, corn. fual > hual, cymr. huai, qu’on a ramené avec doute à un empr. lat. fibula « agrafe ».

Huanad, s. m., soupir, mbr. huanat pour *uh-anat, cymr. uch-enaid, vir. osnad, ir. et gael. osnadh id. : soit « haute inspiration », composé du radical de huel et d’un dér. de la rac. AN À « respirer ». V. sous alan, anaoun et huel[4]. Pour la formation, cf. lat. an-hëlu-s « haletant ».

Hubot (C.), s. m., fripon, gueux : paraît altéré et écourté de halébot. V. ce mot. — Conj. Ern., et cf. Thurneysen, Keltorom, p. 24.

Hudur, adj., malpropre, obscène : corrompu de loudour[5].

Huel, adj., haut (pour uc’hel), mbr. uhel, corn. huhel, cymr. uchel, vir. uasal, ir. et gael. uasal, gaul. *ux-ello-s « haut » dans Uxello-dunum

  1. Le germanique *eisarn (d’où ag. iron et al. eisen) est directement emprunté au celtique très ancien.
  2. Ag. hog est emprunté au cymr. ou au corn.
  3. Le sens fr. dér. « dupe » a aussi passé au breton.
  4. Conj. Ziramer. — Ou bien un radical *ouk-s- y dér. d’un type uch (vir.) « soupir », qui se retrouve en germanique et le tto -slave et peut procéder d’onomatopée (Stokes, Mcb.).
  5. Abstrait, par exemple, d’un groupe eul loudouren « une souillon », comparé à eun tout loudour « un sale trou » qu’on peut couper toull *oudour, etc. : de là donc aussi eunn *oudouren, et subsidiairement ou > a, puis h prothétique. Mais, avec tout cela, Vu pour ou fait grande difficulté.