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HÉTÀ-HÉVLÉNÉ

*sisqo- « sec », zd hisku, gr. ἰσχ-νό-ς « maigre », lat. siccus ( *sit-go-s, cf. sit-i-s « soif »), etc. ; équivalences approximatives.

Héta, vb., souhaiter, plaire. Empr. fr. ancien haitier « plaire », qui est le second terme de sou-haiter, et cf. la locution de bon hait « de bon cœur » encore usitée dans la langue de la Bretagne française.

Heûd (C.), s. m., entrave, embarras (aussi hod V.) : abstrait d’empr. fr. ancien heuder « fixer », qui est d’origine germanique.

Heûg, s. m., répugnance, aversion ; cf. mbr. heugui et heugal « roter », cymr. cyf-ogi « vomir ». Onomatopée.

Heûl, s. m., action de suivre, suite, trace, corn., cymr. et vbr. ol id. : avec chute ou métathèse d’une aspiration devenue finale, pour *olch < celi. *olg-o- < *poly-o- t qui n’a de répondant possible qu’en germanique[1], ag. iofoll-ow, d.folg-en « suivre ».

Heut (V.), adj., maladroit : paraît abstrait et altéré du mbr. heurtaff « s’aheurter ». Empr. fr. heurter cl cf. horz.

1 Heûz, s. m., botte, guêtre. Empr. fr. ancien heuse.

2 Heûz, s. m., variante de 2 eûz. V. ce mot.

Hével, adj., semblable (dénasalisé pour henvel), mbr. et corn. haoal, cymr. ha/al, vbr. -hemelet amal, vir. samail « image » et samlith « ensemble », ir. et gael. samhail « pareil », etc. : d’un celt. *sam-ali-, à peu près identique à gr. ὁμ-αλό-ς « égal » et lat. sim-ili-s, tous dér. d’une rac. SE M « un » (cf. hanter), sk. sam-â « égal. », gr. ἅμ-α et ὅμ-ου « ensemble », lat. sim-ul, Sig.same « même », al. sam-t « ensemble », etc.

Hévélep, adj., pareil, conforme : pour *kévélep[2], que semble attester cymr. ctjffeltjb « semblable » à décomposer en *kev-he-lep « [faisant] bonne iigure avec » ; la rac. est LIQ, « forme, corps, apparence » (cf. disléber), surtout développée en germanique, al. leich-e « cadavre », got. ga-leiks « de même forme > égal > semblable », ags. g elle > ag. alike > like et al. gleich. V. les préf. sous *ke- et hé-,

Hévléné, adv., cette année (aussi hélénéC), cymr. eleni id. : pour *enoléné « dans l’annuel », le premier terme étant 1 en, et le second une sorte

  1. Mais dans tout le germanique. La décomposition de folgen en +ooll-gehen (Kluge s. v.) rendrait ce rapprochement fort douteux ; mais elle-même est assez douteuse. — Cf. d’autre part cymr. hatol « poursuite judiciaire » et hol-i a réclamer » : phonétiquement, br. heùl semble le même mot ; deux quasi-homophones se sont évidemment contaminés ; mais d’où vient le second ?
  2. L’initiale, à raison de la synonymie, s’est assimilée à celle de hécel. — Conj. Ern. (la plus plausible de quatre).