Page:Henry - Lexique étymologique du breton moderne.djvu/194

Cette page n’a pas encore été corrigée
158
HARP-HÉÀL

Harp, s. m., appui, soutien. Empr. fr. ancien harper « empoigner », avec contamination possible du sens du mot suivant.

1 Harz, s. m., arrêt, obstacle, borne, et cf. harz (V.) : dans l’hypothèse, d’ailleurs peu probable, où ce dernier serait emprunté à un autre dialecte breton, on pourrait songer à un type de ppe passé celt. *sar-to- y de même origine que le vb. lat. ser-ô « j’entrelace », qu’on trouvera sous kéfret.

2 Harz, aboiement (et harzal « aboyer »), mbr. harzaff, avec une fausse aspiration pour vbr. arton et cymr. arthal id. : plus anciennement sans doute « grogner à la façon d’un ours », cf. cymr. arth et vir. art « ours », sk. fk$a, gr. ἄρϰτος, lat. ursus. V. la note sous déach.

3 Harz, adv., proche (cf. s. m. pl. harzou « limites ») : identique à 1 harz « faisant obstacle > heurtant contre > jouxtant ».

Hast, s. m., empressement. Empr. fr. ancien haste.

Havrek, s. m., guéret. Le mot ressemble, mais de bien loin, au bas-lat. *warectum (du germanique), d’où vient aussi fr. guéret.

1 Hé, pronom de 3e  pers. du sg., sujet ou complément (aussi heh et hen)[1], mbr. çff, corn. ef > e, cymr. em> ef> d’un démonstratif celt. *emoidentique au sk. àma « celui-ci » ; aspiration surajoutée en br.

2 Hé, son, sa : correspond à deux anciens génitifs du thème indiqué sous 1 a, l’un msc. (sk. anya « de lui »), l’autre fm. (sk. asyàs « d’elle »), ce qui explique que hé « de lui » exige mutation douce et hé « d’elle » mutation forte ; cf. cymr. clust « oreille », ei glust « l’oreille de lui » et et chlust « l’oreille d’elle » ; avec aspiration surajoutée en br.

Hé-, particule préfixée avec le sens du gr. εὐ- « bien », corn. he-, cymr. hy-, vir. su-, gaul. su- [2], sk. su- (et isolément sa « bien »), zd. Au-. Cf. habask et qquns des mots suivants.

1 Héal, adj., cordial, généreux, mbr. et cymr. hael, vbr. hael- (dans un n. pr.) : suppose un celt. *sag-lo-, homologue de *sag-ro- « fort » qu’on trouvera sous (éar, et dér. comme lui de la rac. SEGH qu’on trouvera sous le suivant : cf. sk. sàh-a-te « il est victorieux » et sâhas « force triomphante », celt. *seg-o-, « fort, vainqueur », attesté par le gaul. Sego- en tête de divers noms propres, got. sig-is, visl. sigr et al. sieg « victoire », etc. V. d’autres répondants sous 2 héal.

  1. La nasale primitive nettement conservée dans hen-horlt, hen-nez, mais perdue dans hé-mafl (démonstratifs).
  2. Par exemple dans SV-CELLOS, surnom du dieu qui a « un bon frappeur, un bon marteau », dans le monument qu’a commenté M. d’A. de J. — Cf. V. Henry, Journ. A*., 9« sér., XI, p. 329.