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GWÉLÉVI-GWENGÔLÔ

soit les composés, cymr. gwely-bot, br. gwélé-bout > -vout > -oud « être au lit ». Cf. bout et gwélé.

Gwélévi (C.), vb., briller : dér. de goulou[1].

Gwélézen, s. f., lie, cf. cymr. gwaelod id. : dér. de 2 gwéled, mais phonétiquement identique au cymr. gwelyddyn, « dépôt, couche, tombe », qui se rattache à gwely = br. gwélè contamination probable de deux quasi-homophones dont le sens s’est confondu.

Gwélien, s. m., relavure : pour gwelc’hien, dér. de gwalc’hi.

Gwell, adj., meilleur : exactement « désirable, préférable », cymr. gwell, vbr. guell, celt. *wellopour *wel-nodér. de rac. WEL, « choisir, agréer, vouloir », sk. vr-na-ti, « il désire, il agrée », lat. vel-le, oel-i-m, vol-ô, etc. (gr. βόλ-ε-ται « il veut », βούλ-ο-μαι, βουλή, etc.), got. waila, ag. well et al. wohl « bien », got. wil-jau « je veux », ag. et al. will, etc. ; lit. vél-yti et vsl. oel-êti « vouloir » ; ajouter sk. vâr-a « choix », etc.

Gwélout, vb., voir : contient, avant la finale d’infinitif, la même rac. que gwell, et signifie étymologiquement « choisir »[2].

Gweltré, s. f., grands ciseaux, mbr. guelteff, composé dont le premier terme est 1 gêvel[3]. V. ce mot et cf. gultan. L’initiale, toutefois, parait contaminée de lat. oell-ere « arracher » ou d’un mot celt. de même souche.

Gwén, adj., souple, insinuant, mbr. guezn id., cymr. gtoydn « tenace » : soit un dér. celt. *wi-t-no-, dont on trouvera la rac. sous gwéa.

Gwénaer, s. m., chasseur. Empr. lat. vënator.

Gwénanen, s. f., abeille, corn. guenenen, cymr. gwen-yn-en et gwen-yn (« la perceuse »). V. la rac. sous gwân.

Gweṅdré, s. m., goutte : dér. et altéré de gweṅtr > gweṅtl[4].

Gwéned, s. m., Vannes, gaul. latinisé Veneti « les Vénètes » : nom ethnique qui paraît contenir la rac. WEN (sk. van-à-ti « il aime », vân-a « charme », lat. ven-us et Venus, al. wonne « joie », etc.), et signifier « les amis, les compatriotes ». Cf. 1 gwenn.

Gwéner, s. m., vendredi. Empr. lat. Veneris (diës).

Gwengoad, s. m., aubier. V. sous 2 gwenn et koat.

Gwengôlô, s. m., septembre, mbr. guenn-goloff, parce qu’après la mois

  1. Comparer le mbr. gueleuiff au cymr. goleu.
  2. Pour « choisir » il faut « examiner », et un examen n’est qu’une « vue » plus prolongée. Le sens s’est simplement atténué.
  3. Le second est le mot treff qu’on trouvera sous adré. Le mot a désigné tout d’abord une sorte de charpente fourchue, soit donc « pince de construction ».
  4. En tant qu’étendu à toutes douleurs cuisantes.