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GLAZ-GLOAN

du-glas (sous ), vir. glass, gael. glas « gris » : soit un celt *gl-asto-, qui semble tout à fait isolé, mais peut se rattacher à la rac. de gell[1].

2 Glâz, s. f., goutte, crampe. Cf. gloaz et 2 glizien. — Étym. inc.

3 Glâz, s. f., glas. Empr. fr. glas avec changement de genre.

Glazaour, s. m., loriot. V. sous 1 glâz[2].

Glazard, s. m., lézard. Empr. fr. contaminé de 1 glâz.

Gléb, adj., mouillé, humide, mbr. gloeb, cymr. g ulip> gwlyb, et gwlybwr « humidité » = corn. glibor, ir. et gael. fliuch « humide » : soit donc *wlip-u- et *wlik-u- qui indiquent un i.-e. *wlq-u-, rac. WELQ, d’où aussi lat. liqu-idu-s, liqu-or[3], lett. walk-s « humide ». Cf. gwalchi.

Glec’h, s. m., action de détremper, cymr. gwlych « humidité » et gwlyehu « détremper » : soit un celt. *wlik-ko- issu de la même rac. que gléb[4].

Glesker (T.), s. m., grenouille de haie, mbr. gluesquer, cf. corn. gwilskin et guilschin (métathèse en br. ). — Étym. inc.[5]

Gléz, adv., tout à fait : variante de kleiz au sens de « suivant la pente > tout naturellement ». V. ce mot — Conj.

Glîn, s. m., genou, corn. et cymr. glin, vir. glàn, gael. glùn, celt. *glû-no-, pour *gnû-lo- dér. (reconnaissable dans ag. to kneel « s’agenouiller ») d’un i.-e. *genu et *gnu, sk. jànu et -jau, gr. γόνυ, γνυ-πετεῖν « s’agenouiller » et gr. γνύ-ξ « à genoux », lat. genu, got. kniu, ag. knee, al. knie.

Glôiz, s. m., rosée,cymr. gwlith, d’un celt. *wlik-to-, qui serait le ppe passé de la même rac. d’où est dér. gléb. Cf. glec’h[6].

Glizik, s. m., petit saumon, anchois, cymr. gleisiad « saumon » : soit un dér. diminutif de 1 glâz (bleu-vert, écailles chatoyantes).

1 Glizien, s. f., serein : dér. de gliz. V. ce mot.

2 Glizien, s. f., goutte, crampe. Cf. 2 glâz. — Étym. inc.

Glô, s. m., variante contractée de glaô. V. ce mot.

Gloan, s. m., laine, corn. gluan, cymr. gulan et gwlân, vir. oland, ir. et gael. olann id. : d’un i.-e. *wḷnà ( long) et *wläna > celt. *wlano- et

  1. A condition que -asto- soit suffixe. V. ce mot et cf. les diverses acceptions de la racine. Le rapprochement avec ag. glass = al. glas « verre » (Mcb.) est extrêmement hasardé.
  2. L’oiseau est jaune tirant sur le vert.
  3. Cet équivalent, presque le seul connu, est lui-même bien difficile à maintenir, à moins d’empr. celt. peu probable. Cf. Persson, Wursclerœeit., p. 5.
  4. Le suff. étant -ko-, le k final de la racine vient d’assimilation. Cf. gliz.
  5. Tous les noms indo-européens de la grenouille sont de physionomie capricieuse et d’identification difficile.
  6. Sur ce dernier rapport, comparer briz et 2 bréac’h.