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GARZEL-GÉNOU


Garzel, s. f., râtelier : dér. de 2 garz « haie ».

Garzou, s. m., aiguillon, corn. et cymr. garthou, vbr. pl. gerthi. Empr. germanique probable[1] : ags. gierd ; vhal. gartea > al. gerte « baguette ».

Gast, s. f., femme publique, cymr. gast « chienne ». — Étym. inc.

Gavlin, s. m., javeline. Empr. fr. Cf. le suivant.

Gavlod, s. m., javelot. Empr. fr. ancien gaoelot, lequel, à son tour, est celt. d'origine et parait se rattacher au type gaol > gaol.

Gavr, s. f., variante de gaour. V. ce mot.

Géd, s. m., attente, garde, cf. mbr. guedaffa guetter ». Empr. fr. guet.

Gédik, s. m., guérite. Empr. fr. guérite, probablement contaminé d’un diminutif de géd par étymologie populaire. — Conj.

Gégin, s. m.[2], geai, variante muée de 2 kégin. V. ce mot.

Geid, geiz, s. f., ramage. Onomatopée ? Cf. fr. jaser et gazouiller.

Gélaouen, s. f., sangsue, corn. ghel, ir. gel, gael. geai, sk. jal-uka (aquatique », cf. jala « eau », al. quell-en <c jaillir »j, gr. βδέλλα et βλέτυες pl. : mot obscur, qu’on rattache parfois à une rac. GwEL, « dévorer, sucer », sk. gir-â-ti et gil-a-ti « il dévore », lat. gul-a, al. kehle « gorge ».

Gell, adj., bai, brun, fauve, cymr. gell id.[3] : soit un celt. *gel-so-, dér. d’une rac. GHEL « jaune », sk. hâr-i « jaune » (gr. χλω-ρό-ς, lat. hel-vu-s, ags. geolo > ag. yell-ow, al. gel-b y lit. gel-tas « jaune-clair », etc.

Geltren, s. f., guêtre. Empr. fr. altéré.

Génel, vb., enfanter, naître, cymr. gen-i « naître », vir. gein « naissance », ro-gén-ar « je suis né », etc. : d’un vb. celt. *gen-ô, dér. de l’universelle rac. GENA, sk. jân-as « naissance » etjân-a-ti « il engendre », gr. γέν-ος, γεν-έ-σθαι, -γνη-το-ς, « né », lat. gen-us y gi-gn-ere, gnatus > nàtus, gens « race » (gén. gen-t-is), indi-gen-a, etc., ag. kin « race » et kind « espèce », al. kind « enfant », gaul. Cintu-genus n. pr. (premier-né, cf. keûta) et similaires, etc., etc.

Genn, s. m., coin à enfoncer, mbr. guenn, vbr. gen y cymr. gaing, vir. geind, gael. geinn id. : soit un celt. m gendi- t dont on croit retrouver un équivalent en letto-slave[4] ; sans aucun rapport avec koh.

Génou, s. m., bouche, corn. et cymr. genau, gaul. n. pr. Gen-ava (em-

  1. Toutefois le mot pourrait à la rigueur être celto-germanique, si l’on n’admettait pas l’identification courante et séduisante de l’ai, gerte avec le lat. hasta.
  2. La méconnaissance de la mutation a causé l’erreur sur le genre.
  3. Mais vir. gel, ir. et gael. geai signifient « blanc ». Les noms des couleurs sont sujets à ces sortes d’accidents. Cf. gld* t géot, glazaour, mélen y etc.
  4. Fr. gond pourrait procéder partiellement d’un mot gaul. de même souche »