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EUR-EVN

ein, etc.[1] ; les principales autres dérivations de cette racine universelle sont sk. éka (< i.-e. *oi-qo-), zd aeva « un » et gr. οἰός « seul » = οἰ-ϝό-, peut-être lat. ae-quus, etc. Cf. unan, intanv, itron.

Eur, variante du précédent. V. sous ar.

Eûr, s. f., chance, bonheur. Empr. fr. heur.

Eûré, il fit (et formes similaires), mbr. gueure. V. sous gra.

Eûred, eûreûd, s. m., noce, mbr. euret. Empr. lat. ôràtus « prière » (ôràtio), restreint au sens de « prière prononcée sur les futurs époux > célébration du mariage ». — Conj. Loth.

Eûz, prép., de : forme moderne de *eks.

2 Eûz, s. m., horreur, terreur : parait contenir, à l’état long, la même rac. que le lat. pav-or, également reproduite par le vir. ûath id., sans autre répondant sûr ni possibilité de préciser la dérivation.

Éva, vb., boire, mbr. evqff, corn. eve, cymr. ib-en (ancien) « nous buvons », vir. ibim ce je bois », gael. ibh y etc. : d’un vb. celt. *ib-ô pour *pib-ô, sk. pib-a-mi, lat. bib-ô[2].

Ével, comme, cymr. efel>fel : forme déaspirée de hèoel à sens adverbial.

Éven, s. m., juin : écourté de mézéven par suite d’une confusion qui l’a rattaché au lat. jnnius ; méz- a été pris pour mtz. V. ces mots.

Éves, s. m., attention (aussi évec’h et éouec’h V.), peut-être pour *he-wez = celt. *su-wik-to- « bonne garde » (cf. hé- et az-aouez), dér. de la même rac. qui a donné lat. vig-il « qui veille », got. wak-jan, ag. to wake, al. wach-en « veiller », wack-er « diligent », weck-en « éveiller », etc., etc. (corn, gwethe et gwithe « veiller »).

Évit, prép., pour, mbr. eguit, corn. awos id. : ce dernier supposerait une forme plus ancienne *awoet. — Étym. inc. Cf. égét.

Évl, s. m., bourdaine. Empr. lat. ébulum, et cf. 2 évor.

Évlec’h, s. m., orme : dér. d’un radical *ecl-, métathèse pour *elv- (contaminé du précédent). Empr. ags. elm ou lat. ulmus[3].

Evn, s. m., oiseau (aussi ein V.) : altéré pour en (cf. 2 ènez) > et celui-ci pour mbr. ezn, corn. heth-en > edhen, vbr. etn-, cymr. erfn, vir. en id. : d’un celt. *etno- pour *pet-no- « volatile », dér. de la rac. PET « voler »,

  1. Le doublement de l’a final vient en br. de l’analogie de ann, une fois le nom de nombre devenu article.
  2. Subsidiairement apparente à la rac. PO « boire », sk. pâ-hi « bois », gr. πώ-νω et πί-νω, lat. pô-tu-s, pGtâre, etc.
  3. Le nom celt. est vir. lem, ir. lcamh y gael. leamhan, cymr. llwyf.