Page:Henry - Lexique étymologique du breton moderne.djvu/149

Cette page n’a pas encore été corrigée
113
ÉMOLC’H-ÉNEB-


Émolch, s. m., chasse, mbr. emolch pour *em-holch, cf. corn. helh-ia « chasser » et helh-wur « chasseur », cymr. in-helch-a > hela « chasser », vir. selg « chasse », ir. et gael. sealg id. : soit un celt. *selg-a, rac. SELG, sans équivalent connu ailleurs ; le préf. est 1 *am-, V. aussi dielc’ha.

Empenn, s. m., cerveau. V. sous 1 en et penn[1].

Empren, s. f., rayon de roue, cf. cymr. mymryn « fragment » : dér. de *mempr- > vempr- > empr-. Empr. lat. membrum au sens de « partie d’un tout ». V. sous ab, azé, etc., pour la chute de l’initiale.

Emwél, s. m., entrevue. V. sous gwél, et cf. emgann.

Emzivad, s. m., orphelin, mbr. emdyvat « abandonné» : exactement *am-di-mat (préf. 1 *am- et 1 di-), c’est-à-dire « en-non-bon, en mauvaise posture, dans la détresse ». V. ces trois mots.

1 En, prép. (et en- préf., cf. quelques-uns des mots suivants), dans corn. en, cymr. in>yn, vir. i n-, gaul. en-, in-, gr. ἐν, lat. in, got., ag. et al. in (ein- préf.), etc. ; commune à toute la famille, sauf peut-être le sk.

2 En, s. m., variante de env. V. ce mot.

Énaoui, vb., animer. V. sous éné et cf. anaoun.

Eṅk, adj., étroit, mbr. encq, cymr. *ang (cf. éc’hon) et cyf-yng, vir. cumang id. : rac. ANGH, « serrer, presser », gr. ἄγχ-ω, lat. ang-ere « serrer », ang-ustus « étroit », got. aggw-u-s et al. eng « étroit », etc.[2].

Eṅkrez, s. m., chagrin, mbr. encres, corn. ancres, vir. an-cride « tort » : soit un celtique signifiant « absence de droit » (cf. lat. in-cer-tu-s), par *a/i- privatif et le radical de kers. V. ces mots.

Eṅderf, eṅderv, s. m., soir, cf. cymr. anterth « matin ». Empr. lat. altéré intra tertiam « pendant la 3e heure » (de 8 à 9 heures du matin)[3].

Eṅdra, tant que : décomposer en en-dré-hag, exactement « en travers que, tandis que ». V. ces mots.

Éné, s. m., âme, mbr. eneff, corn. enef > ene, vir. anim, ir. et gael. anam id. : c’est le sg. dont anaoun est le pluriel. V. ce mot.

Énébarz, s. m., douaire : pour *énep-gwerz, exactement « prix d’achat du visage[4] ». V. sous énep et gwerz.

  1. Comparer la formation du gr. gr. ἐγ-κέφαλον « encéphale ».
  2. Le k breton est étrange, en regard du gh > g indiqué par toutes les autres langues. L’altération est inexpliquée.
  3. Le mot breton est corrompu. De plus, il a prodigieusement changé de sens ; mais rien n’est plus commun que ces sortes de confusions d’heures, cf. lat. nôna « 3 h. après midi » > ag. noon « midi ».
  4. C’est-à-dire « somme que l’époux donne » ou plus tard « avantages qu’il reconnaît à l’épousée comme prix de sa beauté ».