Daspréna, vb., racheter, délivrer. V. sous das- et préna.
Daspuñ, s. m., amas, cymr. pwng « groupe », pyngu « grouper »[1].
Dasrévella, vb. : raconter ; parler tous ensemble confusément. Dans le premier sens (éteint, cf. danévella et dambrézein), la base est *to-at-rim-, « compter », d’où « conter », cf. cymr. dyrifo « énumérer », vir. torimu « j’énuraère », etc. V. sous rumm. Dans le second sens, la base est *to-atr-hécel-, c’est-à-dire que le premier double préf. dasest encore suivi du préf. ra y et le sens est « d’ensemble réitéré ». V. tous ces mots[2].
Dastaz, tout doux (terme de charretier). Le préf. sous *da-. La rac. est STÂ (cf. saô), et conséquemment la seconde partie du mot équivaut au lat. status, « station, arrêt ».
Dastum, s. m., amas : soit un celt. *toumb-o « tertre », ir. tomm, gr. τύμϐος (tumbos), cf. lat. tum-ulu-s[3]. Préf. das-.
Davad, s. m., variante de danvad. V. ce mot.
Davéein (V.), vb., tarder : comme qui dirait « tâtonner », préf. *da et méein (V.) « pétrir ». Dér. de l’empr. fr. maie « pétrin ».
Daz-, préf., variante de das-.
Dazorc’hi, vb., revenir à la vie, ranimer, rallumer, mbr. daesorch, corn. dasserchy id. : préf. dazet empr. lat. surgere[4].
Dé, s. m., variante de deiz (hors de Léon).
*Dé-, particule, variante occasionnelle de *da-[5].
Déac’h, adv., hier, cymr. y ddoe, vir. in-dhé 9 v. ané, gael. an dé ou dé id. : d’un celt. *ges-i, sk. hyàs, gr. χθές (chthes) lat. her-ï et adj. hes-ternus, got. gis-tra-(dagùt), ag. yesterday, al. gestern, etc., rac. i.-e. GHdhES[6].
Déaṅ, s. m., doyen. Empr. fr. ancien deiien (cf. ag. dean).
- ↑ Le rapport avec πυγ-ή (pug-ê) « fesse » (Ern.) est bien douteux, mais possible, à cause des mots slaves qui présentent le même radical, d’une part avec une gutturale initiale (donc une vélaire primitive), de l’autre avec le sens de « bosse ».
- ↑ Le cymr. rhif montre partout i ; mais rien n’empêche d’admettre que la dérivation bretonne est partie d’une variante radicale à l bref, d’autant qu’il y a eu confusion entre deux verbes issus de radicaux différents.
- ↑ Ce dernier sort directement de la rac. de tum-ere « se gonfler » ; mais *toumbodoit s’y rattacher aussi par amplification.
- ↑ En d’autres termes, identique au lat. re-surgere, avec un préfixe breton substitué à son synonyme latin. Évidemment venu par la langue ecclésiastique.
- ↑ Ainsi mbr. dezreuell, aujourd’hui dasrécelta, etc.
- ↑ Le dh représente la dentale indécise qui apparaît en certaines langues, notamment en gr. sous la forme θ (th). Le celt. ici la reproduit par un d, devant lequel le g est tombé, de même que le k dans le groupe similaire médial de gr. ἄρϰτος (arktos) vir, art, etc. V. sous 2 harz. — Meillet.