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KLOUAR-KOARC’H

Klouar, adj., tiède, doux ; cf. gr. χλι-αρό-ς (chli-aro-s) et al. lau (pour *hlau, visl. hlœr) id. ; sans autre équivalent appréciable [1].

Klouéden, s. f., claie, com. cluit, cymr. clwyd id. Empr. bas-lat. clëta, d’où vient aussi fr. claie.

Klôz : adj., clos ; s. m., enclos. Empr. fr. ; cf. klosen.

Klôsennek, adj., dissimulé, sournois : dér. du précédent.

Klûd, s. m., juchoir : soit originairement « construction », of. cymr. cludo « amonceler », cludedig « entassé », vbr. clut-gued « amas », clut-am « je construis », d’un celt. *klout-ô id., qui montre les mêmes oonsonnes que got. hlath-an « charger » (ag. to lade, al. laden), sans autre équivalent connu.

Kludel, s. f., corps de la charrette : dér. du précédent au sens de « chargé » (la partie du véhicule que l’on charge).

Klucha, vb., s’accroupir : variante de kluja « se jucher », dér. de klûd.

Klujar, s. f., perdrix, mbr. gouriar, cymr. cor-iar id. : proprement « poule naine », mais contaminé de kluja. V. sous iar et korr.

Klûn, s. f., fesse, cymr. clùn id. : d’un celt. *klouni-, sk. çràw, « hanche, fesse », lat. clunis, lit. szlaûnys, et cf. gr. ϰλόνις (klonis).

Koabr, s. m., nuage, mbr. couffabrenn. V. sous *ke- et oabl (la liquide finale altérée), et cf. kaniblen.

Koaden, s. f., pièce de bois : dér. de koad = koat.

1 Koaga, vb., croasser. Onomatopée. Cf. gwac’ha.

2 Koaga, vb., bossuer [la vaisselle] : variante de konvoka[2].

Koal, s. m., caille. Empr. fr. ancien quaille (ital. quaglia).

Koan, s. f., souper, corn. côn, cymr. cwyn-os. Empr. lat. cëna.

Koaṅt, adj., joli (d’où koaṅtik « écureuil » et koaṅtis « maîtresse »). Empr. fr. ancien coint (lat. cỏgnitus « familier »).

Koar, s. m., cire, corn. cor, cymr. cwyr. Empr. lat. cëra.

Koarel, s. f., semelle, mbr. coazrelL Empr. bas-lat. quadrellum « pièce [de cuir] quadrangulaire [3] ».

Koarc’h (V.), s. m., chanvre, cymr. cywarch « chanvre, lin » : soit un celt. *ko-werg-o- « matière à travailler ». La rac. est WERG, gr. ἔργον ϝέργ-ο-ν (ergon werg-o-n) « ouvrage » et gr. ῥέζω (rhezô) « je fais », gaul. vergo- « efficace »

  1. Le second de ces rapprochements est rigoureux ; le premier ne le serait que si l’on pouvait restituer un plus ancien *ϰλιαρός (*kliaros), à moins que l’initiale i.-e. ne fût kh.
  2. V. ce mot et cf. kouga. L’une et l’autre opération résultent de choc.
  3. D’où aussi fr. ancien carreau « semelle ».