Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au premier plan la personne même du Buddha et son enseignement oral.

1. — Vie du Buddha.

La popularité si rapide de La Légende du Buddha ne se concevrait pas, si l’on ne constatai qu’elle est, pour une très grande partie, tissée d’anciens mythes solaires, qui se sont spontanément incorporés dans le peu qu’on savait de réel sur la vie de ce personnage extraordinaire. Le peuple n’aime que les histoires qu’il connaît déjà : pour le séduire, il faut qu’une religion naissante enveloppe ses doctrines nouvelles sous de vieux récits : et jamais elle n’y manque, par cela seul que c’est le peuple qui la crée autant au moins qu’il la reçoit. On n’essaiera point ici — c’est la tâche de l’exégèse — de faire dans la vie du Buddha le départ de l’histoire, de la légende et du mythe : on se bornera à la raconter telle quelle ressort des Livres saints, mais en sous-entendant toujours que, du moins dans la pensée de celui qui écrit ces lignes, le mythe naturaliste y tient la place prépondérante.

Gôtama, — c’est la Forme pâlie de son nom, — fils du roi Suddhôdana[1], de la race des Sakyas,

  1. En sanskrit Çuddhôdana, de la race des Çâkyas ; ce dernier mot, en pâli, devient Sâkiya, Sakya ou Sakka. — Protestons ici, en passant, contre la fâcheuse erreur qui se répète de livre en livre et suivant laquelle le Buddha