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point parmi les hommes[1] ; salut à toi ! » — « Ô sœurs, exaucez le chantre : du lointain il est venu à vous avec chariot et char ; penchez-vous, laissez-vous franchir ; que vos flots, ô rivières, ne dépassent pas nos essieux. » Oui, chantre, nous exaucerons ta prière : du lointain tu es venu avec chariot et char ; je me pencherai sous toi, comme une femme amoureuse ; comme une vierge son époux, je t’étreindrai. »


L’Athaçva Véda est de composition un peu plus jeune que le Rig-Véda, mais relève, par son fonds essentiel, d’une antiquité beaucoup plus reculée ; car le sacrifice de sôma, c’est déjà du culte organisé ; l’Atharva-Véda, c’est presque encore de la magie à l’état simple, telle qu’elle a préexisté à la religion elle même. Des vingt livres qui le composent, les sept premiers ne renferment guère que « les conjurations magiques, toutes en vers, oscillant entre une et dix-huit stances, et traitant des matières les plus variées. Ces petits hymnes sont, comme dans l’autre recueil, fort inégalement distribués : le livre Ier n’en a que 35 ; puis le nombre va s’accroissant, jusqu’aux livres VI et VII, qui en ont respectivement 112 et 118. Bon nombre de stances éparses figurent déjà, avec ou sans variantes, dans le Rig-Véda, sans qu’on puisse savoir si elles lui ont été directement empruntées ou si elles procèdent d’une tradition indépendante. Mais cette proportion s’accroît singulièrement, en même temps que

  1. En nous contraignant à couler sous ta loi.