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« ont tour à tour une grandeur épique, une mélancolie élégiaque, une fierté guerrière, un coloris pittoresque, et toujours un accent vrai, des émotions humaines avec des sentiments surhumains. »

Le Mahanataka « Grand Drame » ou Hanuman-nâtaka « Drame de H. » (du nom de son auteur prétendu) est de date et d’auteur inconnus, mais probablement du VIII e ou du IX siècle. Il est censé avoir été composé, en l’honneur de Râma, par son fidèle auxiliaire, le singe lettré Hanumat, dont le pur sanscrit faisait l’émerveillement de ses auditeurs. Il comprend, suivant les recensions, neuf ou quatorze actes, mais plus de stances dans celle de 9 que dans celle de 14, et ce trait à lui seul indique le caractère flottant de la composition : en fait, c’est une compilation de morceaux épiques et de dialogues à peine scéniques, cousus ensemble comme au hasard et sans unité réelle, conduisant le héros de triomphe en triomphe, depuis la fameuse épreuve de l’arc jusqu’à la mort de Râvana. Par une double et frappante dérogation aux règles consacrées, ce singulier drame est tout entier en vers et tout entier en sanscrit.

Le Bâlarâmâyana ’< Petit Râmâyana », de Râja- çékhara (IX e -X e siècle), en dix actes, traite le même sujet, avec une servile fidélité au texte de Vâlmîki et une prolixe abondance les stances enchâssées dans sa prose dialoguée sont au nombre de 741, et il y a un acte qui en contient 105. Un épisode