Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/306

Cette page n’a pas encore été corrigée

290

��LES LITTÉRATl RES DE L'INDE

��.-

��ti

��avaient brodé à l'envi sur ce thème, un des plus gracieux, quoique des plus rebattus, du folklore de toutes les races : les amours d'une déesse avecun mortel, [atalement éphémères puisque sa haute ori- gine la condamne tôt ou tard à l'infidélité, el la douleur de l'amant trahi à qui manque jusqu'à la triste consolation de l'importuner de ses prières. Mais, <lu vieux mythe naturaliste d'Urvaçî, Kâli- dâsa, - à tort, je le crains, — n'a retenu que cette seule donnée, et il n'y a guère vu qu'un prétexteà couplets langoureux. L'action est presque nnlle, et l'acte IV. en particulier, est un interminable mono- logue, où Purûravas, ;i la recherche de sa maîtresse, la demande tourà tour au coucou. ;'i l'abeille, à l'éléphant, à bien d'autres qui n'en peuvenl mais. L'élan lyrique est d'un vrai poète, maisla fable, d'un médiocre dramaturge, qui réédite, connue si ses moyens étaient épuisés, les procédés scéniques qui lui ont réussi dans Çakuntalâ. De plus, il a eu le souci de « bien finir' » : en récompense des va- leureux services que lui a rendus Purûravas, Indra lui accorde la grâce de garder Urvaçi ; et ce dénoue- ment paraît banal à qui a senti passer dans le Véda le tragique frisson de leur adieu éternel.

Mais on a déjà pu s'apercevoir que les Hindous,

1. Il serait peu équitable de lui en taire griei : o'esl la règle immuable du théâtre de l'Inde; on peut dire qu'il ne possède absolument rien d'équivalent à la tragédie grecque ou française.

�� �