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l'ermitage ! Elle est sacrée : le roi s’arrête ci cause avec eux ; il apprend qu’en ce bois habite le saint ermite Kanva, avec sa fille, la belle Çakuntalâ, qui porte la tunique d’écorce des novices : il s’approche, il l’aperçoit elle-même, il assiste de loin à une scène de charmant babillage entre elle et ses compagnes 4 : puis, déjà épris, il la voit se défendre contre une abeille qui la prend pour une fleur. Il n’y tient plus, se précipite à son secours, se donne pour un ministre du roi, cause avec les jeunes filles, et apprend de leur bouche la véritable naissance de celle qu’il aime: elle est le fruit des amours du sage Viçvà- mitra avec la nymphe céleste Mênakâ, qu’un jour les dieux, dans leur effroi de ses austérités qui menaçaient de les détrôner, lui ont dépêchée pour le tenter 1 . Il apprend aussi que son père adoptif ne la destine pas à embrasser à tout jamais la vie religieuse : quel soulagement ! il peut donc sans sacrilège prétendre à sa main. Brusque péripétie: les gens de sa suite, en le cherchant, ont jeté le trouble dans la petite thébaïde : on entend des voix

1 \l S Lévi (p 175 remarque fine ni que ces deux confidentes ne fonl pas double emploi : elles sonl chacune un caractère, à la différence des personnages équivalents de n idies; le dévouemenl de l’une esl sérieux el réfléchi : celui de l autre esl espiègle el rieur.

8. Cette aventure, le prototype de notre n Tentation de i Vntoine ■ si fréquente dans les vieux récits; les peuvent tout, on va en avoir la* preuve, el les dieux eux mêmes redoutent le feu de leurs yeux qui pourrai) consumer leur < Hj mpe.