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CHAPITRE IV

LE THÉÂTRE


L’Orient aime la pompe des spectacles, et au surplus, la littérature dramatique est partout la plus populaire de toutes, puisque la représentation la met à la portée des illettrés. Le théâtre hindou est d’une richesse incomparable : le catalogue qu’en a dressé M. S. Lévi[1] ne comporte pas moins de 300 articles. D’autre part, il constitue, sinon la plus originale des manifestations de l’esprit hindou, au moins celle dont les habitudes et les procédés s’écartent le plus des nôtres. À tous ces titres, et aussi parce qu’elles se présentent ici pour la première fois à notre étude, la prose et la poésie scéniques méritent de retenir notre attention plus longtemps qu’aucun des autres genres où s’est complu l’âge classique du sanscritisme.

Si nous ne les avions pas rencontrées jusqu’à présent sur notre route, ce n’est pas sans doute

  1. Dans son beau livre, le Théâtre Indien (Paris, Bouillon, 1890), que j’ai déjà eu l’occasion de citer, et où l’on ne sait qu’admirer davantage, de l’étendue de l’information ou de la sûreté du goût.