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KO LES LITTÉRATURES DE L'INDE

en diverses recensions sanscrites. Le M de ces récits fournira un bon spécimen du style el de l'ori ginalité narrative de Çivadâsa ; mais il faut sup- primer au milieu neuf stances de remplissage, simples aphorismes médicaux.

„H v a ane ville nonïmée Dharmasthala, gouvernée par le roi Gunâdhipa. Là vivait un brâhmanedu nom ,(,- Kêçava, qui avait une fille. Mandâravatî, «l'une merveilleuse et célèbre beauté. Lorsqu'elle lut en âge de Eaire un choix, trois jeunes brahmanes vinrent la demander en mariage, tous trois égaux par la caste et Les talents. Voilà le père assez perplexe : « Une seule Bile, trois prétendants : à qui la donner? à qui la re- fuser? » Sur ces entrefaites, un serpent noir la mordit; on fit venir les sorciers guérisseurs; mais, lorsqu'ils l'eurent examinée, ils dirent: «("est un serpent noir qui l'a mordue : rien ne peut la sauver... » Aussitôt après ce triste arrêt, le brahmane Kêçava se rendit au bord de la rivière et procéda aux obsèques de sa fille . Les trois prétendants aussi allèrent au cimetière : l'un monta sur le bûcher et périt ; un autre se bâtit une petite hutte dans le cimetière même et y demeura ; le troisième se fit moine mendiant et partit pour l'étranger.

« Un jour que celui-ci était arrivé dans une certaine ville, il entra vers midi dans la maison d'un brahmane et lui demanda à manger. Le maître de maison lui dit : « Révérend, on va te servir ici ton repas. » L'épouse du brahmane se mit en devoir d'apprêter le repas et entre temps lui offrit un siège. Tandis qu'il attendait, un petit entant de la maison se mit à pleurer. La ménagère furieuse l'empoigne et le jette au milieu de son feu. Saisi de pitié, le moine alors refuse de man- ger: « Eh bien, révérend, pourquoi ne manges-tu pas?»

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