Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/262

Cette page n’a pas encore été corrigée

-".<, LES il II II; \ H RES DE L'INDE

quèrent, ou plus simplement par le caprice intéressé d'un écrivain courtisan, mais toujours embrumées de légende, embellies de fantaisie, el volontiers reculées dans un passé lointain. C'est ainsi que le Vikramànka Carita « Exploits de V. d, composé au XI' siècle, en L8 livre-, par le poète Bilhana de Kaçmira (Cachemir), a pu longtemps passer pour le récit des hauts faits d'un roi contemporain du début de notre ère. Il y a dans l'Inde une ère dite de Vikramâditya, qui eonimence en 57 avant J.-C. Le roi de ce nom, dit également Vikramànka ou Vikramârka, — car l'onomastique hindoue est fort élastique, — aurait, d'après la tradition, vaincu et expulsé les envahisseurs barbares et daté son ère de ee haut l'ait. Tout hien considéré, il a fallu tenir pour non avenue cette donnée d'apparence si posi- tive : tout au contraire, la comparaison attentive de l'archéologie indigène et des documents historique- extérieurs montre qu'au temps de l'ère chrétienne l'Inde était encore asservie à une domination étran- gère, dont elle ne s'est affranchie que beaucoup plus tard. Il y a eu là un phénomène d'optique analogue à celui qui a empêché les historiens romains de reconnaître que leur patrie avait été. bienaprè- le- Tarquins, la sujette des rois étrusques. Le point de départ de 1ère de Vikramâditya ne fait rien à l'affaire : le placer au début de la période qui porte son nom, ce peut être, ainsi qu'on en a déjà fait la fort juste observation, un anachronisme

�� �