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CHAPITRE III

L’HISTOIRE. LE CONTE ET LE ROMAN


L’histoire n’a point accoutumé de faire bon ménage avec le conte et le roman dans les traités de littérature. Mais l’histoire hindoue est si romanesque ou si mythologique, si peu historique enfin la plupart du temps, qu’on ne répond pas moins à la réalité des faits qu’au sentiment intime de l’Inde, en en classant les produits parmi les œuvres d’imagination, dont ils se distinguent toutefois par la forme extérieure : à l’inverse de ce qu’on pourrait bonnemenf supposer, le conte est ordinairement en prose, et l’histoire en vers. Par là, elle rejoint d’autre part le poème épique jusqu’à se confondre avec lui par endroits ; et, comme elle affectionne au même degré le ton sentencieux, elle a également fourni un large contingent aux diverses anthologies gnomiques étudiées au précédent chapitre. À plus forte raison le conte est-il gnomique : il n’a point de conte sans une morale au moins, et la morale est en vers ; de plus, le récit en prose s’entrecoupe de