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dernières stances, surtout dans cet apologue en 76 syllabes, qui rappelle les petits chefs-d’œuvre de sculpture exécutés dans deux moitiés de grain de riz.

III. Vairâgya-Çataka « Centurie du détachement n ou de la sagesse transcendante. — Le poète a embrassé l’ascétisme avec toute la ferveur d’un néophyte ; mais, si l’on en croyait telle de ses stances, il n’aurait renoncé au monde que sevré lui-même des joies qu’il y avait goûtées.

(67) Tandis que résonnent devant toi Les chants, à tes côtés les accents des aobles et doux poètes, derrière toi le tintement des bracelets des femmes qui balancenl les ailes de leurs éventails, jouis. ô coeur, de toutes Les voluptés de la vie; mais, quand ce charme s’évanouît , hâte-toi de chercher un refuge dans la contemplation qui dissipe toutes les incertitudes’.

Telle n’est pas, cependant, la note habituelle: l’horreur du plaisir, le néant de la vie, l’exaltation du sacrifice dominent tout le livre et parfois le dédain de la chair s’y exprime avec une énergie âpre, révoltante de crudité (stance 17).

1 : Lea objets des sens dous quitteront tôt ou tard, -i Longtemps qu’ils nous demeurent : et, puisqu’il faut nous en séparer, pourquoi ne pas leur dire adieu de plein gré? Lorsqu’ils s’enfuient, ils nous laissent au cœur un regret indicible ; quand c’est nous qui les rejetons, nous y gagnons l’apaisement intérieur, félicité infinie.

1. Il est impossible de ne pas songer au s deux derniers

chapitres de L’Ecclésiaste ; mais c bien plus sincère et

intense est L’inspiration du i te hébreu!

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