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voleur de cœurs », autre recueil erotique, où s'étalent, sans trop de vergogne cette fois, ion- les charmes plastiques de la femme aimée el tous les charmes de langage propres ;'i la séduire.

Même si la matière le comportait, il ne convien- drait pas île multiplier les citations : elles risque- raient d'amener la satiété. Les images favorites iv\ iennent trop souvent : l'or et les perles, la liane et l'arbre qui la supporte, le lotus et l'abeille, le regard de la gazelle et le front de l'éléphant évoqués en l'honneur des yeux et des seins de l'héroïne, le retour constant de ces clichés ne pourrait que donner une idée très fausse de la poésie élégiaque chère aux Hindous. Elle a, pour en pallier la monotonie, une infinité de ressources, — abondance des synonymes, variété des tournures, ineffable mélodie du vers, — qui manquent à la prose de nos langues d'Europe. C'est surtout de ces descriptifs sensuels et rêveurs qu'il est vrai de dire qu'on les trahit en les tradui- sant.

Mais la littérature prâcrite occupe dans ce Livre trop peu d'espace pour qu'on n'y réserve point une place d'honneur à l'un de ses plus illustres repré sentants : Hâla, pseudonyme probable du roi Sâta vâhana, qui vécut entre le III e et le VII 1 ' siècle et compila une anthologie erotique intitulée Saptaça- taka ' « les 700 Stances ». Ce recueil foisonna dans

1. En sanscrit. Le titre prâcrit est le Sattasaaa ou bien la Sattasaï [par i long, même sens).

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