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POÈMES LYRIQUES -I'»

tour à tour contrariée et triomphante, de l'âme humaine avec lediviD où elle aspire ; bien mieux, comme l'œuvre esl d'époque tardive (XII e siècle), il esl forl probable que l< i poète Jayadêva, malgré la licence de ses peintures, avait en vue un pareil double sens. La composition tient le milieu entre l'idylle -impie et le drame lyrique. A la grande rigueur, si un dialogue nettement enchaîné ne [tarai— ait l'essence du théâtre, le Gîta-Gôvinda serait du théâtre, car il peul se jouer et il se joue : Krsna, Râdhâ et une compagne de celle-ci y prennent successivement la parole et se répondent, mai- sans se donner la réplique. Les cantilènes sont -'il mètres variés, au nombre de vingt-quatre, dépeignant tes diverses émotions qui étreignent le cœur «le l'amante: inquiète, jalouse, passionnée, courroucée, ravie en extase. L'artifice du refrain, dont la poésie fait rarement usage bien qu'il ne soit pa-> inconnu du Véda même, les multiplie et les prolonge comme un écho de stanec à -taure: plus il esl -impie.

— « Là, snus la feuillée, Râdhà se meurt, se meurt de t'aimer », —

plus la répétition en est poignante, pareille à l'effet que dul produire, dans uotre mistère du moyen

âge, la plainte des vierges folles coupant i ze

reprisés le dialogue ûé> reux :

Dolentaa '. chaitn as '. Trop y avéra dormit !

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