Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/225

Cette page n’a pas encore été corrigée

LITTERATURE PROFANE 2(W

faut point fier: Les touffes de lotus aimées do roi jouent avec les bu\ eurs de douceurs.

Et cela signifie: « Les lotus de nuit aimés delà lune (roi des nuits) coquettent avec les abeilles. » Cette inoffensive malice nous suffirait, mais le commentateur n'eu est pas satisfait : il insiste, il repri'iul. et sans doute il a raison, car le poète a voulu dire autre chose encore. On peut traduire aussi : « Les gracieuses favorites du prince flirtent avec di'- ivrognes »!

Encore, ici, le double sens est-il dans les mots, et non pas simplement dans les syllabes : le pur jeu de sons, |». calembour hébété, où ne le voit-on pas poindre à l'occasion ? oui. jusque dans une courte scène de cette exquise Çakuntalâ, qu'on voudrait croire interpolée par quelque comédien en veine de facétie. On sera indulgent à ces taches, si l'on veut bien songer que Sliakespeare n'en est pas exempt. Il serait d'aussi mauvaise foi de les dissi- muler qu'injuste de s'y étendre; car elles sont mi- nimes • ■( rares et ne sauraient déparer les chefs- d'œuvre,

��il

�� �