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rythmique du uorn sanscrit : çârdùlavikrtditariï*. Il va de soi que l'écueil d'une semblable recherche,

c'esl If lourde force puéril, et les poètes ne l'ont pas toujours évité : sans parler des vers qui se lisent de même de gauche à droite ou de droite à gauche, ni des stances qui affectent la forme d'une épée ou d'une guirlande, on rencontre, çà et là, jusque dans les ouvrages à bon droit les plus renommés, îles allité- ration- forcées ou dénuées de sens, des beautés de convention dont tout le mérite est dans la difficulté vaincue.

D'autre part, l'écueil du style élégant, c'est la préciosité. Quelques (ouvres célèbres sont presque tout entières en concetti, à ravir en extase, en deux cent- pages d'affilée, les admiratrices de Voiture ; de celles-là, nous parlerons le moins pos- sible. Mais il n'est guère d'écrivain classique, prosateur ou poète, qui résiste à la tentation facile de faire de l'esprit, fût-ce à contre-temps, et le fin du fin, pour certains critiques, ce sont des traits qui nous paraissent, à nous, insignifiants ou gros- siers. Un exemple pris au hasard : dans un joli re- cueil, sur lequel nous aurons occasion de revenir, on lit la stance que voici (Bhâminî-Vilâsa, I, 124):

Les femmes, même de haute naissance, il ne s'y

1. Deux longues, une brève, deux longues, une brève, une indifférente : la dernière syllabe d'un vers l'est toujours; une voyelle suivie de deux consonnes quelconques est réputée longue.

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