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CHAPITRE Ier

LES VÉDAS


C’est répéter une vérité banale que d’assigner pour base à la religion des Hindous, comme à celle des Hellènes, des Latins, des Germains et des Slaves, une primitive mythologie naturaliste et même un rudiment de culte solaire. Ce n’est pas, toutefois, formuler une proposition incontestée. Soit goût du paradoxe, soit au contraire rigueur de méthode qui nie l’évidence lorsqu’elle ne se présente point sous la forme de documents historiques, on s’est plu récemment à battre en brèche les données les moins suspectes de la préhistoire religieuse de l’Inde et de la Grèce, pour y substituer les hypothèses d’une anthropologie brumeuse dont le moindre défaut est d’ignorer entièrement le Véda. L’historien littéraire, heureusement, est dispensé de prendre parti entre ces deux écoles[1]: à lui, c’est

  1. Le lecteur que ces questions d’origine intéresseraient les trouvera amplement traitées dans la Religion du Véda, par H. Oldenberg, trad. V. Henry (Paris, Alcan. 1903), et sommairement esquissées, soit dans la préface que j’ai écrite pour cet ouvrage, soit dans celle de ma Magie dans l’Inde antique (Paris, Dujarric, 1904).