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l'ambition le dépossède. Écoutons maintenant ce que lui dit le fils à qui elle destinait une couronne. El lui doit affection el respect; elle n’a péché que par trop l’aimer, el encore a-t-il fallu tout l'art d’une perfide conseillère pour la poussera cette intrigue. Il n’importe: la générosité de Bharata triomphe de tous les autres lions sentiments si ancrés au cœur de l’Àrya; il éclate de douleur et de colère (I I. To* .

a Qu’ai-je affaire de royauté, uioi qui me meurs de la perte d'un père et de celle d’un frère que je tenais pour un père ? Plaie sur plaie, venin sur blessure, voilà ton œuvre, à toi, qui jettes le roi au tombeau el Râtoa au désert! A la male heure de notre famille es-tu venue, pareille à la nuit du dernier jour. Mon pauvre père savait-il quel fléau il introduisait en sa demeure ? Et pourtant ce loyal el magnanime Râma, qui sait (ions les devoirs de la piété filiale, ne t’;i-t-il pas toujours traitée comme sa mère ? et l’aînée de mes mères, Kausalyâ aux beaux yeux, a t-elle failli à la loi sainte qui lit de toi sa sœur? ("est sou noble fils que tu condamnes, vêtu de lambeaux d’écorce, à hanter la forêt vierge: ton cœur est-il assez pervers pour n’en éprouver nul remords ".’ Quand bien même je pourrais de mes seules forces porter le faix de la royauté, je refuserais, sache-le bien, de me faire le complice de ton ambition, et je n’hésiterais même pas à t’abandonner aux représailles de ton crime, si Rama ne t’avait toujours tenue pour sa mère D’où t’est venue, dis-moi, cette pensée de forfaiture, qui appelle la réprobation de tous les gens de bien et la malédiction de nos ancêtres ? Car, dans notre famille, de temps immémorial, c’est