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monstre, la déchire el le tue, puis enfin aborde à Lanka, où nous l'avons déjà suivi (p. L74).

Mais ce qui, au moins autant que la beauté el la richesse des descriptions, la verve el la variété des récits, l'enfantin et chatoyant merveilleux des aventures, a t'ait la fortune du Râmâyana dans l'Inde, e'e>t — rendons à l'œuvre et au pays cette double justice son admirable pureté de mœurs, où le plus sévère censeur trouveraità peine un dé- tail scabreux à reprendre, s'il bornait son examen aux seuls livres dont Vâlmîki réponde devant la postérité. Tous ses contes sont chastes; tous ses héros sont parlait-, et pourtant ne laissent pas d'être vivants. Son Rama, eu particulier, est le type du guerrier sans peur et sans reproche ; et. en tant que tel. il est, pour une bonne part, sa création; car il ne parait pas <pie la tradition légendaire le lui ait fourni sans quelque tare, à preuve celle qu'il y a trouvée sans doute trop solidement empreinte pour oser l'effacer. Raina tuant Vàlin en trahison (p. 172 nous semble un vulgaire assassin, et le poète -ans doute en juge comme nous : les verbeux so- phismes qu'il entasse à la suite de cet acte pour le justifier (IV, 18) ne prouvent rien, sinon qu'il en est lui même fort embarras-e.

Ce trait fâcheux mis à part, il ne se peut rien imaginer de plus noble que le caractère de Râma : bravoure, obéissance, loyauté, idéal enfin de che- valerie courtoise, ce n'est point assez dire; il faut

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