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166 LES LITTERATl RI S DE LINDE

Râvana, le monstre aux têtes renaissantes (VI, 108), il n'est pas difficile de reconnaître dans ce projectile divin un rappel de la massue d'Indra, qui, 6lle aussi, esl un attribut solaire.

( v n'est pas tout encore : si les Râksasas sont in- contestablement île-- êtres infernaux, (|iii rappellent de près les démons védiques des ténèbres, d'autre part, nombre de compagnons de Râma portent des Doms mi accomplissent des exploits suggestifs des bienfait- de la lumière: son frère ou son double, Laksmana, est « le marqué » (la lune?) ou « le pro- pice »); -"ti allié le singe Sugrîva, « Beau-Col », est fils de Sûrya (le soleil); Hanumat, « le Goulu », se pare d'une épitliète favorite de l'Agni des Védas, et son bond à travers la mer convient parfaitement à l'astre qui est i'Agni céleste. La figuration du soleil par un animal est tout ce qu'il y a de plus commun en mythologie; de plus plausible aussi, quand l'ani mal est jaune et agile; et, parvenu à ce point, il devient impossible de ne pas songer à un antique personnage fort énigmatique, Vrsâkapi « le Singe mâle ». qui apparaît, dans un hymne du Rig-Véda (X. 86), intimement mêlé à la vie domestique d'Indra et de sa femme, et qui pourrait bien être le prototype encore unique de tous ces singes de souche divine. En un mot. tout se comporte dans le Râ- mâyana comme si la vie de Râma était un mythe solaire, où se seraient peu à peu agrégés et en- kystés d'autres thèmes de naturalisme solaire, en

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