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MAHABHARATA - LES EPISODES 157

moindre mal. Considère «lune, ô roi, quel est ici Le devoir le plus proche, el celui-là, résigne-toi à le remplir. »

( 'V-t ;'i dessein que je n'élague pas ces longueurs : Hic- sont toul à fait caractéristiques de l'esprit ergoteur et casuiste de l'Inde lettrée, qui ne peut se tenir d'argumenter jusque dans les situations les plus pathétiques.

« Tu tiens de fort beaux discours, très excellent oiseau : serais-tu d'aventure Suparna, le roi des vola- tiles?Certes tu connais à i* > 1 1 « l le droit, el je vois bien que oui détail ne t'échappe eu matière de justice, que tusais envisager tous les aspectsd'un débat. Mais com- menl croirai-je que ce soil chose louable de li\ rer un suppliant '.' Tu as faim, ô faucon : à la bonne heure; mais nous pouvons ici t'offrir d'autres mets, et plus plantureux. On va te Bervir de la viande de bœuf, de sanglier, de gazelle ou il" buffle, ou telle autre qu'il te plaira. .le ne veux manger chair de sanglier ni de bœuf, ni d'autre quadrupède. Laisse-moi, ô roi, me repaître de ce qui m'appartient de par la l«»i divine: livre-moi cette colombe. Le faucon dévore la colombe: telle esl la l"i éternelle; point de vaines arguties, û prince, pour violer l'esprij de la l"i ! Je suis prêt à te livrer mon royaume, mes richesses, ô faucon, et tout ce que tu exigeras de moi: tout, hors cet oisillon qui a imploré de moi le Balut. S'il est quelque chose au monde qui te puisse décider- à j renoncer, dis-le mm', et je le ferai; mais tu n'auras pas la colombe. Eh bien, Uçlnara, h tu lui veux tant de bien, mets-la sur une balance, et taille de ta propre chair de 'i' 1 "' en faire le contrepoids : à ce prix je te l'abandonne. —

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