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haute e1 touchante que celle de ce Bhîsma, qui a lutté de toul -"ii pouvoir pour empêcher ses aeveux de commettre une iniquité, mais qui, les armes tirées du fourreau, donne sa vie pour les défendre.

Les mœurs sonl celles que l'on peut attendre de tribus guerrières el violentes, sur lesquelles toute fois une religion déjà séculaire a exercé son in fluence disciplinante el éducatrice. Le bouddhisme a passé par là ; mais il n'a fait que passer, en laissant seulement son empreinte, telle qu'on a essayé de la définir (p. 79). Le néo-brâhmanisme n'est pas encore constitué ; mais il pointe en maint endroit sous forme de spéculation philosophique. Les horreurs du çivaïsme sont connues, mention- nées, et même complaisamment développées. Mais le fond du poème est le visnuisme, avec la nuance particulière qu'y surajoute le culte de Krsna, idyl- lique dans l'enfance de son héros, belliqueux et sanguinaire dans son âge mûr.

De tout cela ressort le tableau d'une société très semblable à celle de notre moyen âge. Les épouses sont douces, paisibles, dociles, fidèles jusqu'à la mort et par delà : la coutume ne les oblige pas en- core au hideux sacrifice des veuves; mais elles s'en font parfois un devoir. Les prêtres sont pieux, graves, universellement respectés : non qu'il ne s'en puisse rencontrer d'indignes ; mais il semble bien que. dans l'opinion reflétée parle poème, lecas soit tout exceptionnel. Les guerriers sont braves, loyaux

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