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M’excuserai je maintenant auprès de lui des très légères difficultés que lui apprètent mes rares transcriptions de ces langues ? Il m’a paru que le moment était venu de placer sous ses yeux la vraie figure des mots hindous, que déguisent et déforment à plaisir les mille expédients arbitraires et confus imaginés pour la traduire. Une lettre de notre alphabet pour une de l’alphabet sanscrit : tel est le principe, depuis longtemps suivi par les sanscritistes, que je voudrais voir adopté de tous les lettrés, et j’ose croire qu’ils n’y verront que l’inconvénient fort passager de s’assimiler quelques conventions fort simples de prononciation.

Les voyelles se prononcent comme en français, sauf l’u, qui vaut ou. Les diphtongues ai et au font entendre nettement leur deux éléments, le second très bref. De plus, l’r (pointé !) est une voyelle, une courte vibration de la langue, qu’on peut, si on le trouve commode, faire précéder d’un e muet[1].

On observera qu’une consonne quelconque

  1. On peut aussi — mais cela est moins correct — le faire suivre d’un i. C’est en vertu de cet artifice phonétique que des mots tels que samskrta et Krsna ont abouti en européen à « sanscrit » et à « Krichna ».