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Le postulai du bouddhisme, on le voit, c’est la doctrine de la métempsycose. Il ne l’a pas inventée, — il n’a presque rien inventé, d’ailleurs : elle flottait dans l’air dès l’époque des Brâhmanas ; elle a dû prendre corps, plus ou moins, dans telles écoles philosophiques, comme corollaire de la proposition que « tout vivant meurt, la vie ne meurt pas » ; mais nulle part elle n’est parvenue à ce degré de consistance et, si l’on peut dire, de matérialité. Lors de la conception de tout être, il faut qu’il y ait un défunt antérieur qui se tienne prêt à l’animer. Bien loin que le Buddha soit exempt de cette loi universelle, il en est le type le plus achevé et la preuve tangible ; car il a le privilège, entre tous, de se rappeler ses existences précédentes lui un nombre incalculable de vies, il a été Bôdhisattva, « être destiné à la connaissance suprême, futur Buddha » : dans chacune d’elles il a réalisé un progrès nouveau qui l’a lentement acheminé à sa perfection actuelle. Tout homme en peut faire autant, puisque le Buddha n’est qu’un homme : il ne s’agit que de suivre la voie qu’il a tracée.

Il s’agit surtout d’avoir foi en lui, foi absolue, et de ne rien lui demander de plus que ce qu’il enseigne. Il n’est et ne veut être qu’un médecin, il sait le remède unique et infaillible ; tout le reste est oiseux. Ne cherchez pas à rien savoir au delà ; ne lui demandez point, par exemple, si l’âme est immortelle, s’il y a ou non une vie future : il ne