Page:Henry - Le Père Lachaise historique, monumental et biographique.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En descendant le sentier de Cambacérès, nous rencontrons, à gauche, près de la chapelle Morainville et derrière le tombeau de M. Frédéric WEYLAND, ministre de Saxe-Weimar, un monument assez élevé et tout chargé d’inscriptions tirées de S. Paul : c’est le tombeau du pasteur RABAUT, frère du fameux girondin RABAUT SAINT-ETIENNE. A vingt pas environ, derrière ce monument, on voit deux petites pyramides en marbre blanc, dont l’une indique la tombe de la célèbre Mme  COTTIN, auteur de romans où l’on trouve beaucoup de sensibilité unie à une grande profondeur de jugement et à un style enchanteur.

Observons en passant que toute cette partie à notre gauche est particulièrement consacrée aux sépultures protestantes.

Nous rencontrons ensuite sur le sentier le monument de CAMBACÉRÈS (389).

En 1780, CAMBACÉRÈS commença à se faire remarquer par son ardeur révolutionnaire. A la Convention, il devint membre du fameux comité de salut public, et sollicita la création du tribunal révolutionnaire, Il fut cependant plus terroriste de langage que de cœur et de main. Il porta à Louis XVI, au Temple, le décret qui permettait à ce prince de se choisir un défenseur ; observa un prudent silence pendant la terreur, et, après le 18 brumaire, s’attacha à Bonaparte, qui le fit successivement second consul, duc de Parme, archi-chancelier et prince de l’empire. Il exerça une grande influence sur tous les actes de Napoléon, dont il conserva pendant quatorze ans la confiance. On le considère, avec raison, comme le fondateur du Code civil.

Exilé en 1815, il revint en France en 1818, et vécut dans la retraite jusqu’à sa mort.