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Nous laissons ensuite sur la droite une sépulture unique dans son genre (327) qui a été élevée à M. RACINE, directeur des douanes ; puis nous rencontrons, du même côté, le monument de Michel GAUDIN, duc de Gaête, ministre des finances de l’Empire (326).

En face du monument du duc de Gaête, repose, sous un sarcophage en marbre blanc, le poète CAILHASSON, qui, entre autres beaux vers, fit les suivants, qu’on a gravés sur sa tombe :

Il est un autre ciel et des soleils nouveaux.
Dont nulle ombre jamais n’obscurcit les flambeaux ;
Là l’esprit, délivré de sa prison grossière,
Durant l’éternité s’abreuve de lumière ;
Là le juste, vainqueur après de longs combats,
S’entoure de lauriers qui ne périssent pas.

A trente pas environ du tombeau de Cailhasson on aperçoit, sur la gauche, une sépulture surmontée d’un toit de zinc en forme de pavillon chinois. Entre cette sépulture et celle de Denis Poisson, qui se trouve un peu plus bas, on découvre, en y regardant de près, une humble tombe ornée de quelques rosiers, de quatre petits cyprès et d’un grossier entourage de bois. C’est là le monument de Mlle  CLAIRON, la plus célèbre tragédienne du dix-huitième siècle.

Mlle  le CLAIRON, dont le vrai nom était Claire Leyris Delatude, naquit en 1723, et fut sur la scène française la rivale préférée de Mlle  Dumesnil. Elle obtint les hommages de tous les poètes de son temps et surtout de Voltaire. A la suite d’une contrariété, elle quitta le théâtre, et devint la favorite d’un petit prince d’Allemagne, le mar-