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rulle, et s’écria un jour : « Qu’on me désigne les dictateurs que je dois poignarder ! » Membre furibond du comité de surveillance, il rêvait toujours conspirations, et fit appeler à la barre Mme Roland, qui le convainquit de folie. Envoyé comme commissaire aux années, il écrivit à la Convention : « C’est au nom de Louis Capot qu’on égorge nos soldats, et nous apprenons qu’il vit encore ! » Dans les départements où il se promena ensuite, il montra la même exaltation ; mais, dans ce rôle de proconsul révolutionnaire, précédé de la hache de la terreur, il simula la fureur du temps plus qu’il ne l’assouvit. Après la chute de Robespierre, il devint président de la Convention, et demanda la fermeture des clubs, où il avait si souvent péroré.

Les choses humaines, quand de tels caractères s’en mêlent, font éclater de rire !

Merlin de Thionville vota contre le Consulat à vie au conseil des Cinq-Cents, et s’en alla vivre ensuite tranquillement dans ses terres.

En face du tombeau de Merlin se trouve le joli monument en marbre de Mme  Marguerite de LA ROCHE-DRAGON, comtesse DU LEYRIS (282).

Un peu plus loin nous trouvons, à gauche, la chapelle PHILIPPON, dont la campanille élevée se distingue d’assez loin (280).

De la plateforme où est situé ce monument la vue embrasse presque tout Paris et les innombrables communes qui pressent sa ceinture et respirent de son souffle. Devant nous la ville se perd à l’horizon : le géant replie ses coudes derrière les collines qu’il a envahies.

Nous tournons ensuite à droite, et après les tombeaux du comte polonais MALACHOWSKI et du général anglais Sir George AIREY, nous voyons le petit monument de Joseph DACIER, le vétéran de tous les académiciens passés.